BILLET COLLECTIF N°11 – JESSICA LUKANDA, ROXANA DUMITRESCU, OSCAR VAN ERMENGEM, JULIETTE MEKHITARIAN

BILLET COLLECTIF N°11 – JESSICA LUKANDA, ROXANA DUMITRESCU, OSCAR VAN ERMENGEM, JULIETTE MEKHITARIAN

Dès la fin du 19e siècle, l’essor du régionalisme politique et de la coopération multilatérale a favorisé la culture du consensus au sein des institutions sans pour autant y écarter la lutte et les rapports de forces. On peut observer une concurrence inter-institutionnelle et intra-institutionnelle. Keohane soutenait que dans la coopération le conflit était la « tendance générale ».

Les États membres de l’OTAN coopèrent en vertu des avantages fonctionnels qu’une telle organisation internationale puisse engendrer. Parmi ces avantages, nous pouvons citer la collaboration pour traiter les incertitudes des Relations Internationales, l’accroissement de la crédibilité de l’engagement, autant militaire que politique, pour la gestion des périodes de crise ainsi que leur degré d’application selon les compétences de traite nord-atlantique. Cela facilite également les négociations entre les acteurs, augmente les opportunités de coopération et d’éventuelles coalitions.

Dans le courant institutionnaliste des relations internationales la recherche et la défense de l’intérêt des États par ces derniers n’est généralement pas désavoué. Selon une approche institutionnaliste rationaliste les membres défendent leurs intérêts à travers l’institution en y agissant selon une logique rationnelle qui n’est autre qu’un calcul utilitariste coût/bénéfices. En revanche, l’institutionnalisme historique et le concept de « path dependency » mettent en évidence l’unicité historique des institutions au niveau des origines, des finalités, des conséquences. Les phases de développement historique expliquent la « routinisation » des pratiques ainsi que les conséquences non programmées.

Force est de constater qu’un intérêt n’est jamais que matériel. Comme le soutient Joseph Nye dans sa théorie du Soft Power, les acteurs internationaux tirent aussi avantages d’un pouvoir d’attraction, voire un pouvoir de séduction, capable d’inciter les autres à raisonner d’une certaine manière et à adopter un certain comportement.

Convaincre autrui pour le rallier à une cause ou à une position vis-à-vis d’une situation ou d’un fait donné a toujours été observé dans l’Histoire de l’humanité. Selon le contexte et les intentions avouées ou non, les élites politiques ont toujours fait preuve de stratégie. Dès la révolution industrielle, au fur et à mesure le progrès technologique a permis de développer les secteurs de la communication à tel point que les médias/la presse sont devenus un vecteur principal de diffusion idéologique et de propagation conceptuelle.

On est en droit d’envisager que la légitimité institutionnelle s’entretient. Mais de quelle manière et dans quelles circonstances ?

À travers notre étude de cas, nous allons tenter de mettre en lumière les stratégies de la communication de l’OTAN et identifier des facteurs déterminants. Dans ce cadre notre question de recherche sera: dans quelle mesure la stratégie de communication de l’OTAN fonctionne?

Le concept de post-vérité soutient que l’opinion publique est façonnée plus par l’appel aux croyances individuelles et à l’émotion que par l’objectivité des faits. Notre étude s’intéressera à la dimension morale, dans l’argumentation, l’action et le raisonnement des acteurs concernés par l’initiative sécuritaire pour légitimer les différentes interventions de l’OTAN d’une part, et l’image véhiculée par les médias influents de l’autre.

Les difficultés que nous pressentons concernent la faisabilité du projet au niveau de la limite du temps qui nous est imposée ainsi que la grandeur et la diversité de la population à étudier. Comme méthode d’analyse, nous nous baserons sur l’analyse de documents officiels ainsi que des articles de presse et éventuellement nous aurons recours à des entretiens auprès des personnes ayant différents points de vue pour pouvoir traiter notre question de recherche sous différents angles. Notre cadre spatio-temporel est encore à définir selon l’avancée de notre analyse et se focalisera sur “l’après intervention” en Libye.

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