[Billet collectif n°1: Groupe 2] Les attentats franco-belges de 2015-2016 : le déclencheur d’une sensibilité accrue à la stigmatisation et la discrimination chez les jeunes belgo-marocains bruxellois ?

[Billet collectif n°1: Groupe 2] Les attentats franco-belges de 2015-2016 : le déclencheur d’une sensibilité accrue à la stigmatisation et la discrimination chez les jeunes belgo-marocains bruxellois ?

#discriminationspost-attentats#jeunesbelgo-marocains#amalgames

Ces dernières années, notre société est marquée par les nombreux attentats terroristes qui secouent le monde entier. L’Europe n’a pas été épargnée, notamment la France et la Belgique en 2015 et 2016. Outre qu’ils créent un climat anxiogène, ces actes revendiqués par le groupe islamiste Daech ont aussi affecté les personnes d’origine arabe. Le rapport d’Unia, organe indépendant de lutte contre la discrimination, énonce un constat sans appel : le nombre de signalements pour discrimination s’est accru suite aux attentats. En outre, la nature des insultes rapportées dans ces alertes a changé. Par ailleurs, des amalgames sont souvent faits entre l’origine nationale/pratique religieuse et l’appartenance à un groupe terroriste. Enfin, une autre enquête intitulée Belgo-Marocains, Belgo-Turcs: (auto)portrait de nos concitoyens affirme que les personnes d’origine marocaine nées en Belgique se sentent davantage victimes de discrimination que celles issues de l’immigration.

Les circonstances actuelles et les conclusions de ces enquêtes entraînent la question suivante : « Comment les attentats franco-belges de 2015-2016 participent-ils à la sensibilité plus marquée aux discriminations chez les jeunes belgo-marocains bruxellois ? ». Cette interrogation sera affinée après de plus amples recherches et selon l’angle d’analyse choisi. A ce stade, nous envisageons de travailler sur les modes de construction des identités. Cette approche semble pertinente car la notion de label/étiquette est au cœur de notre thématique. Cette dernière est également liée à la question des stéréotypes et amalgames. Il nous paraît intéressant d’étudier l’origine de la sensibilité accrue des individus ayant la double nationalité.

Dans notre enquête, nous opterons pour une approche hypothético-déductive. Nos recherches seront orientées vers la littérature traitant du triptyque « stigmatisation, discrimination et construction des stéréotypes/amalgames ». Nous recueillerons nos informations théoriques grâce aux bases de données disponibles comme Cible+, Google Books, Cairn, Persée, etc. Vu l’angle de travail choisi, le niveau d’analyse micro semble le plus à même de fournir des résultats probants.

Afin de récolter des données empiriques, la méthode d’enquête privilégiée serait l’entretien semi-directif dont l’avantage est double. D’abord, les questions élaborées à l’avance permettent de maintenir l’interview axée sur des thématiques précises et de limiter les digressions. Ensuite, le type semi-directif laisse une marge de manœuvre à l’intervieweur qui peut, selon les propos de l’interviewé, adapter sa grille de questions au cours de l’entretien. Il est difficile de déterminer le nombre nécessaire d’interviews (à première vue, douze complétées par des questionnaires). Le groupe-cible est composé de personnes des deux sexes d’origine marocaine nées en Belgique, âgées de 18 à 25 ans et résidant à Molenbeek ou une commune de l’autre côté du « Canal » comme Ixelles, Uccle, etc. Une logique comparative motive ces choix. Nous avons sélectionné la communauté marocaine car elle est l’une des deux communautés les plus représentées en Belgique (l’autre étant la communauté turque). De plus, nous n’avons ni le temps ni les ressources pour analyser d’autres communautés. La sélection des 18-25 ans s’explique par la prise de position et de conscience accrue de cette tranche d’âge.

Enfin, nous appréhendons deux difficultés majeures. D’une part, la sensibilité de notre sujet. En effet, le thème fait l’objet de nombreux débats clivants. D’autre part, la réticence potentielle des interviewés. Ces derniers seront peut-être méfiants dans un premier temps car ils pourraient redouter le but de notre enquête. A nous de les rassurer sur notre objectivité et notre démarche de recherche où le jugement sera absent.

Articles complémentaires :

Billet collectif n°1- Méthodes d’enquête de terrain (ULB : 2017-2018)

Amandine D.-Fanny A.- Tracy M.- Régis L.

 

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