La définition du cadre théorique, une étape indispensable parfois complexe
Depuis quelques années, le phénomène migratoire est au centre des discussions politiques et médiatiques. Les différents Règlements de Dublin, signés par les pays de l’Union européenne, définissent un cadre légal pour l’accueil et la répartition des migrants. Face à une politique européenne et nationale considérée par certains comme occultant le respect des personnes, des citoyens se mobilisent aujourd’hui pour offrir un toit à des réfugiés et des migrants. La plupart des relations que ces « hébergeurs » entretiennent entre eux se déroulent sur le réseau social Facebook et plus particulièrement sur le groupe « Hébergement Plateforme citoyenne ». Nous tentons actuellement de nous pencher sur l’existence, ou non, d’une identité collective au sein de ce groupe Facebook. Lors de notre enquête, non terminée à ce jour, différentes difficultés ont été rencontrées, dont celle de définir un cadre théorique pertinent.
Au départ d’un constat, la mobilisation citoyenne pour loger les migrants de passage en Belgique, l’idée d’étudier l’effet du phénomène migratoire sur la création d’une identité collective paraissait évidente. La question qui a suivi, celle de définir un cadre théorique, était moins simple. Le premier problème résidait dans la compréhension des indicateurs: Comment les définir et les opérationnaliser? Nous nous sommes alors référés à différents ouvrages tels que celui de Romana Coman, Amandine Crespy, et al., « Méthodes de la science politique » qui définit les indicateurs comme « une proposition de mesure d’un concept (ou d’une dimension d’un concept) ». Les compétences de chaque membre du groupe ont également été une grande ressource lors de cette étape, chacun apportant ses connaissances pour compléter celle des autres.
Après différentes lectures censées nous aider dans l’élaboration de notre état de l’art, une nouvelle confusion s’est faite autour de notre variable indépendante. Comment lier le phénomène migratoire à la création d’une identité collective au sein du groupe d’hébergement? Comment isoler les autres variables telles que les médias ou l’effet de groupe? Les lectures en notre possession portaient davantage sur les nouvelles formes de militantisme/d’engagement et sur l’influence des réseaux sociaux sur ces dernières [1]. Elles nous ont conduits à nous questionner: Ne devions-nous pas prendre comme variable indépendante les réseaux sociaux afin de déterminer leur influence sur la création d’une identité collective? Si nous conservions le phénomène migratoire comme variable, comment lier les deux variables? Des discussions au sein du groupe ont, à nouveau, permis d’éclairer ces questions. Le groupe Facebook nous servait à nous assurer un échantillon pertinent et le phénomène migratoire restait notre variable indépendante.
Le problème décrit ici, définir un cadre théorique pertinent de recherche comprenant les deux variables, ainsi que les indicateurs, a donc pu être résolu grâce à différentes lectures et discussions de groupe.
Roxanne De Smet (Groupe 11)
Note :
[1] Voir notamment les ouvrages de Jacques Ion tels que « Militer aujourd’hui » (2005).