Billet personnel de D. T. (Groupe 13)
Pour rappel, la question de recherche du travail que je réalise avec mon groupe s’intitule : « Chez les jeunes de dernière année d’études secondaires, quels sont les facteurs expliquant le fait qu’ils aient une identité politique qui diffère de celle de leurs parents ? ».
Initialement, mon groupe et moi-même souhaitions mener notre enquête auprès d’élèves inscrits au sein d’un établissement scolaire non-confessionnel. En effet, le fait que les parents (ou l’élève lui-même) aient choisi un établissement catholique est potentiellement un biais pour les résultats de notre enquête (bien qu’il est évident que tous les élèves inscrits au sein d’un établissement catholique de même que leurs parents ne sont pas forcément croyants). Une première difficulté que j’ai alors éprouvée a été d’accepter que nous n’allions pas pouvoir satisfaire ce souhait. En effet, nous avons essuyé les refus des deux établissements non-confessionnels auxquels nous avions demandé d’effectuer notre enquête en leur sein. De ce fait et compte tenu du temps qui avançait à toute vitesse, nous avons dû faire appel à l’établissement catholique au sein duquel j’ai moi-même effectué mes études secondaires.
Ensuite, concernant notre méthode d’enquête, nous avions d’abord pensé effectuer deux entretiens avec deux trios d’élèves ; le premier trio étant composé de deux élèves disant avoir la même identité politique que leurs parents et d’un élève pour lequel ce n’est pas le cas, et inversement pour l’autre trio. La raison de ce choix était notre volonté d’établir une interaction entre les élèves nous permettant de relever de manière plus significative ce qui les différencie les uns des autres. Seulement, nous nous sommes rendu compte que le fait de « confronter » un élève face à deux de ses camarades pouvait potentiellement être néfaste. En effet, ce premier élève, subissant un « rapport de force », aurait pu se montrer plus introverti, ne pas oser s’exprimer librement et pleinement, ou encore « modérer » ses propos afin de se « rapprocher » du duo lui faisant face.
Dès lors, nous avons décidé de réaliser un focus groupe, c’est-à-dire une discussion entre nous, les quatre membres du groupe, et les six élèves. L’objectif était donc d’amener ces derniers à parler de leurs opinions politiques et des différents moyens utilisés pour « construire » celles-ci, afin de pouvoir déterminer les facteurs expliquant le fait qu’ils ne posent pas le même regard que leurs parents sur différentes thématiques sociétales et politiques. Ce focus groupe impliquant une prise de parole devant neuf autres personnes, j’ai eu pour crainte que les élèves ne se sentent pas suffisamment à l’aise pour s’exprimer ; ce qui aurait empêché une récolte satisfaisante de données. Heureusement, il s’est avéré que les élèves ont été dans l’ensemble très participatifs et engagés, à l’exception d’une élève plus introvertie qui a cependant réussi à apaiser sa timidité au cours de la discussion.
Je terminerai ce billet en vous faisant part d’une deuxième difficulté que j’ai ressentie pendant cette discussion. En effet, à un certain moment, un élève a exprimé le fait qu’il considère ses parents comme étant « hyper racistes » (termes utilisés par l’élève). J’ai eu alors pour crainte que les autres participants réagissent à ces propos de manière « brutale » vis-à-vis de l’élève (qui n’y est de toute évidence pour rien) ; ce type de réaction pouvant générer une tension nuisible à la discussion. Fort heureusement, cela n’a pas eu lieu. Certains élèves y ont d’ailleurs réagi en disant que, selon eux, la diversité ethnoculturelle pouvait effectivement être un élément de discussion sur lequel les parents ne posent pas le même regard que leurs enfants. La confession de cet élève n’a donc pas engendré de difficultés mais a, au contraire, permis une récolte de données intéressantes par rapport au sujet de notre travail.