Groupe 5 – Billet collectif 2

Groupe 5 – Billet collectif 2

HYPOTHÈSE 1 : Les associations étudiantes de l’ULB se sont mobilisées de concert à l’encontre de McKinsey dans une logique de revendications basée sur une idéologie, un objectif, ou un intérêt commun.

Selon Harold Laski « les associations existent pour répondre aux buts qu’un groupe d’hommes a en commun » et un groupe est défini par Arthur Bentley et Raymond Cattel comme « un ensemble d’individus ayant un intérêt commun ». Ainsi, nous avons bien à faire dans ce conflit à une action collective composée de différentes associations étudiantes, de syndicats, de cercles et de professeurs. Cependant, notre hypothèse induit que cette action collective possède une dynamique commune et suppose que tous ces différents groupes auraient fusionné idéologiquement pour créer un mouvement homogène et entier.
L’analyse de nos différents entretiens a révélé pourtant que cette hypothèse n’est que partiellement vraie. En effet, l’identité propre de ces différents groupes est apparue comme largement prépondérante face à une potentielle synergie de groupe. Les entretiens nous ont appris que cette mobilisation n’était en fait pas coordonnée. Aucune cohésion n’a réellement été ressentie, malgré quelques actions collectives vouées à rameuter du monde. La seule action directe la plus efficace a sûrement été celle de l’envahissement du CA où une centaine de personnes étaient présentes. Hormis cela, les difficultés pour communiquer entre les différents groupes ou encore pour décider d’actions communes sont restées très présentes. L’on peut donc par leur discours comprendre que, malgré l’idéologie commune, le manque de communication et d’organisation n’a pas permis une synergie du mouvement et des acteurs. Certaines divergences d’opinions ont été notées au sein même des groupes et l’une des personnes interrogées avançait que « la radicalité de tout le monde ne s’y retrouvait pas ». On peut donc imaginer dans de telles circonstances que les moyens d’actions proposés et la difficile capacité de coordination entre les groupes, couplés aux divergences internes et de modes d’action ont empêché tout dialogue. Cependant, l’on retrouve quand même ici un modèle d’action collective bien particulier. Malgré l’inefficacité des prises de décision collectives, l’on peut observer l’existence d’une « pensée dirigeante » en le BEA. Cette expression vient de Tarde (1890) qui avance que l’action collective survient d’un mimétisme/ contagion de comportement entre les différents acteurs et souligne dans ce processus l’importance de l’existence d’un meneur, autrement appelée « pensée dirigeante ». Le BEA semble en effet bien posséder ce rôle car il est l’organise instigateur de ce conflit dans le fait qu’il partage un document confidentiel au sujet de la venue de McKinsey. De plus, le BEA a écrit une carte blanche à laquelle la majeure partie des associations ont adhéré et signé, sans modifier une ligne. Ainsi, ces acteurs partagent une idéologie commune mais les actions entreprises n’ont pas permis un combat sur le terrain très convaincant car trop peu coordonné.

HYPOTHÈSE 2 : Les associations étudiantes ont utilisé comme principal moyen de pression les moyens de communication afin de toucher et de sensibiliser un maximum de personnes et ainsi se faire reconnaître une certaine légitimité dans la contestation contre la direction de l’ULB.
Pour ce qui est des moyens de pressions utilisé, nous confirmons notre seconde hypothèse car effectivement certains moyens de communications ont été utilisés de manière que le projet entre l’ULB et McKinsey soit connu d’un maximum de personnes. Avec Facebook certains événements ont été créés par le BEA comme une Assemblée générale des étudiants afin que tous aient leur mot à dire sur le sujet et afin de consulter l’opinion publique, ils ont procédé à un vote pour choisir si les étudiants étaient pour ou contre et le vote « contre » a gagné avec une très grande majorité. Ils l’ont aussi utilisé afin d’informer qu’un peu partout sur les campus des tables de discussions étaient installé où à nouveau les gens pouvaient aller s’informer ou débattre sur le projet, pour l’organisation d’une manifestation sur le campus ou encore pour lancer un appel à signer une pétition qui a récolté 1500 signatures
Mais une des actions les plus importantes qui a été mené par le BEA a été de prendre contact avec les médias et de publier dans le journal Le Vif une carte blanche signée de manière commune par différentes associations étudiantes et quelques professeurs dans laquelle ils y dénoncent ce projet. Cela a eu un double rôle, tout d’abord non seulement de faire connaître ce qu’il se passe à l’ULB dans le débat publique et ainsi parler du problème du sous financement des universités mais aussi cela a été un moyen pour le BEA de se protéger d’éventuelles répressions de l’administration de l’université, étant donné qu’ils ont fait fuiter le projet alors que celui-ci était strictement confidentiel. En effet si beaucoup de monde est au courant de ce qu’il se passe, l’ULB ne pourrait pas se permettre de sanctionner les étudiants qui ont fait fuiter l’affaire car il y aurait une trop grande pression médiatique sur eux.
Pour conclure nous pouvons souligner le rôle essentiel qu’à jouer le BEA dans la mobilisation des étudiants de l’ULB. Non seulement ils ont pris délibérément la décision de faire fuiter l’information confidentielle mais ils ont aussi réussi à se faire porte-parole des étudiants en mobilisant les associations étudiantes tel que le COMAC ou divers cercles facultaires, et en obtenant auprès d’eux la légitimité de contester auprès du Conseil d’administration de l’ULB le projet McKinsey. Pour cela ils ont utilisé divers moyens que ce soient de communication, ou politique en mobilisant les différents cercles comme force de contestation. Car de ce qui est ressorti de nos interview, la mobilisation « sur le terrain » tel que l’assemblée étudiante ou la manifestation organisé sur le campus n’a de fait que rassembler très peu de personnes.

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