[Groupe 11] – Billet collectif – Les étudiants bruxellois et les conditions d’accès aux programmes internationaux offerts par l’organisme Wallonie-Bruxelles International (WBI)
De nos jours, un étudiant qui décide de poursuivre ses études pendant un temps à l’étranger n’est plus un cas isolé. Plusieurs organisations se sont développées permettant aux étudiants de poursuivre leurs études dans un autre pays. On pense souvent à l’organisation “Erasmus”, “EF” ou “Wep” par exemple. Mais dans le cadre de ce travail pour le cours de méthode d’enquête de terrain en relations internationales, nous allons nous intéresser à l’offre de l’organisme Wallonie-Bruxelles International (WBI). L’organisme WBI est responsable des relations internationales de la région Wallonie-Bruxelles. La WBI propose plusieurs programmes aux étudiants bruxellois souhaitant partir à l’étranger. Cependant, nous n’allons étudier qu’une seule des possibilités des programmes disponibles, celle du stage à l’étranger. Celui-ci offre la possibilité de faire un stage en entreprise dans tout secteur pour une durée de 3 mois, il peut se faire dans un pays de l’Union européenne ou dans tout autre pays du monde. Notre échantillon sera donc composé d’étudiants bruxellois diplômés qui souhaitent avoir une expérience à l’international.
Nous étudierons le profil d’étudiant à qui l’offre de la WBI s’applique et ses effets sur ces derniers. En effet, nous chercherons à savoir si tous les étudiants ont les mêmes chances d’accéder au programme de la WBI et si cette-dernière favorise des profils en particulier. En outre, nous analyserons si l’organisme Wallonie-Bruxelles International sélectionne certains profils en fonction des diplômes et/ou capacités des étudiants afin de bénéficier d’une certaine notoriété et si elle les choisit dans ses propres intérêts. Mais également si la WBI offre une « ascension » sociale à ses étudiants en leur permettant d’agrandir leurs réseaux de contacts. De plus, nous nous interrogerons également sur la facilité potentielle des étudiants bruxellois à partir à l’étranger pour y étudier et/ou y poursuivre une expérience professionnelle. Nous nous questionnerons enfin sur les bénéfices de l’internationalisation, entendus comme les éventuelles plus-values qu’apporte l’expérience d’expatriation proposée par WBI, ainsi que sur les conséquences et possibilités de résilience s’ouvrant aux candidats tenus en échec à la suite du processus de sélection de WBI.
C’est pourquoi, notre question de recherche est à ce stade : « Par quels moyens l’organisme Wallonie Bruxelles International, via divers programmes internationaux, se révèle être une chance pour les étudiants bruxellois diplômés de compléter leur formation universitaire par une expérience professionnelle et/ou culturelle à l’international ? Les conditions d’accès au programme sont-elles équitables et ouvertes à tous ? Des différences d’accès sont-elles visibles entre les étudiants selon le diplôme et les résultats obtenus ou bien au niveau financier et social ? ».
A ce stade préliminaire de notre analyse, nous envisageons deux hypothèses en réponse à ces questions de recherche. La première hypothèse est que l’organisme Wallonie-Bruxelles International offre la possibilité aux étudiants bruxellois d’accéder à une promotion sociale et à des opportunités de carrière via l’obtention d’un stage (WBI serait un tremplin pour les étudiants). La seconde est qu’un profil socio-économique élevé d’un étudiant bruxellois diplômé favorise les conditions d’accès aux offres de stages de l’organisme WBI.
En ce qui concerne l’approche théorique au travers de laquelle nous établirons notre analyse, notre choix s’est porté sur une approche sociologique. Les approches sociologiques sont souvent pensées en termes de dynamiques (institutionnelles, cognitives, politiques, intersectionnelles). Elles oscillent entre une sociologie de l’acteur et du système et une sociologie plus attentive aux dynamiques sociohistoriques de long terme et plus intéressée par des phénomènes de structuration ou un structuralisme génétique [1].
Afin de mener à bien l’enquête qui nous permettra d’infirmer, confirmer ou préciser les hypothèses précitées, nous envisageons d’appliquer deux méthodes de collecte de données différentes, à savoir des questionnaires ainsi qu’un entretien individuel (interview). Les questionnaires seront destinés à des étudiants ayant déjà bénéficié de l’offre de stage via WBI. L’entretien, quant à lui, sera l’occasion de poser des questions à une personne employée à la WBI, en charge de la sélection des étudiants, ce qui inclue la réception des dossiers, leur étude et leur respect des conditions d’accès au stage de la WBI. Le caractère individuel du questionnaire nous permettra d’établir les critères de sélection de la WBI et d’avoir un aperçu sur les éventuels parcours favorisés. Au terme de cette enquête, nous espérons que les résultats permettront d’évaluer l’existence d’un lien entre plusieurs variables et de vérifier ou non nos hypothèses.
[1] Bigo D, (2006), « Une sociologie politique des processus d’européanisation en constitution ? », dans Antonin Cohen et al. (dir.), Les Formes de l’activité politique, Paris, PUF, p. 274
Bibliographie :
- Bigo D, (2006), « Une sociologie politique des processus d’européanisation en constitution ? », dans Antonin Cohen et al. (dir.), Les Formes de l’activité politique, Paris, PUF.
Etat de l’art :
- Kokou Dokou G., et al. (2021), « Capital de mobilité internationale et développement des compétences transversales : cas des étudiant(e)s de la région des Hauts-de-France (Nord de Paris) », Revue management & avenir, 121, p. 171–191.
- O’Connor H., Bodicoat M. (2017), “Exploitation or Opportunity? Student Perceptions of Internships in Enhancing Employability Skills.”, British Journal of Sociology of Education, 38 (4), p. 435–49.
- Van Mol C. (2017), “Do Employers Value International Study and Internships? A Comparative Analysis of 31 Countries.” Geoforum, 78 (no. January 2017), p. 52–60.
- Wake A., et al. (2017), “Supporting International Student Mobility Through Resourced International Internships.” Asia Pacific Media Educator, 27(2), p. 249–63.