[Groupe 12] Billet collectif – La mobilité académique à l’ULB et l’internationalisation du domaine de la recherche

[Groupe 12] Billet collectif – La mobilité académique à l’ULB et l’internationalisation du domaine de la recherche

L’internationalisation est un phénomène en pleine expansion, qui touche de nombreux domaines dont l’éducation et la recherche académique. Nous pouvons le définir comme un « processus qui, grâce à la mobilité internationale des étudiants et des enseignants, conduit à l’intégration des dimensions internationales et interculturelles dans les fonctions éducatives » (Cosnefroy et al., 2020). De nos jours, l’internationalisation des chercheurs est favorisée par de nombreux dispositifs tels que des programmes d’échange, des bourses ou des financements de centres de recherches internationaux (Dubois, 2016). Il est alors intéressant d’explorer les raisons qui poussent les chercheurs à choisir la mobilité académique. En prenant compte notamment que la période postdoctorale est une étape incertaine, il est motivant d’enquêter sur les opportunités qui sont recherchées à travers l’internationalisation. L’intérêt de notre sujet en particulier porte tout d’abord sur le fait que la Belgique n’a pas fait l’objet de recherches sur la mobilité académique. De plus, en concentrant notre enquête sur les post doctorants à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), université de renommée internationale, il semble pertinent d’ analyser les différentes motivations des post doctorants venant d’autres pays.

Alors, notre question de recherche est la suivante: Quels sont les coûts et les avantages de l’internationalisation liés à la mobilité académique dans le domaine de la recherche?

Pour mener cette enquête, nous allons nous focaliser sur le cas des post-doctorants à l’ULB. Nous avons choisi cet échantillon précis en raison de l’accès aux données (contact) mais aussi parce que Bruxelles est une ville internationale et cosmopolite, ainsi que très attractive grâce aux différentes institutions qui s’y trouvent. La problématique possède deux facettes: quels sont les coûts et quels sont les avantages ? Cette formulation nous permet d’étudier la mobilité académique en tant que choix qui implique la sphère académique et professionnelle, la sphère financière, la sphère géographique mais aussi la sphère familiale et affective.

En tenant compte des recherches précédentes et des connaissances qu’elles ont apportées sur la mobilité académique, nous baserons notre recherche sur un raisonnement déductif qui s’appuie sur une approche de choix rationnel. Selon la théorie du choix rationnel, les individus utilisent des calculs rationnels pour faire des choix et obtenir des résultats conformes à leurs objectifs personnels. Ces résultats sont également associés à la maximisation de l’intérêt personnel d’un individu. Différents chercheurs ont montré que l’internationalisation est bénéfique pour les universitaires (Goastellec 2018, Teichler 2015) et que la plupart des universitaires utilisent la mobilité internationale comme une ressource pour améliorer leurs opportunités d’être recruté dans leur pays d’origine (Brechelmacher et al. 2015, Musselin 2004). Nous émettons l’hypothèse que les universitaires, et en particulier les post-docs, fassent des choix en matière d’internationalisation sur la base d’une analyse coûts-avantages. L’objectif de notre recherche est d’étudier ces choix individuels et de révéler quels avantages l’internationalisation apporte aux post-docs à l’ULB et quels coûts y sont associés (notre analyse se situe donc à l’échelle micro). Comme nous espérons acquérir de nouvelles connaissances grâce à ce projet de recherche, nous voulons également la laisser ouverte au raisonnement de type inductif.

Enfin, la méthode de collecte de données choisie est celle de l’entretien, une méthode qualitative. En considérant notre sujet, il a semblé plus pertinent de faire du cas par cas pour pouvoir faire une enquête plus précise et individuelle. Les entretiens permettent de mieux comprendre la réflexion derrière les actions de chaque acteur (dans ce cas, des post doctorants). Nous souhaitons mener des entretiens semi-directifs, afin de pouvoir tester nos hypothèses tout en laissant une marge de réponse à chaque personne interrogée, leur permettant de fournir des réponses plus personnelles. Nous préparerons ainsi en amont une grille d’entretien dans le but d’axer la conversation sur nos cadres théorique et de recherche. En ayant des thèmes choisis et précisés à l’avance, l’analyse des données collectées sera donc faite de manière thématique, en comparant les différentes réponses obtenues lors de différents entretiens. Le risque de la méthode ‘entretien’ est en général l’omission volontaire d’informations qui pourraient porter préjudice à la personne interrogée. Or, dans le cadre d’un sujet peu exposé à de quelconques controverses, nous pouvons donc espérer que nos recherches ne seront pas, ou très peu, biaisées.

Bibliographie

Brechelmacher, A., Park, E., Ates, G., & Campbell, D. F. J. (2015). The Rocky Road to Tenure – Career Paths in Academia. In T. Fumasoli, G. Goastellec, & B. M. Kehm (Eds.), Academic Work and Careers in Europe: Trends, Challenges, Perspectives (pp. 13–40). Springer International Publishing. 

Goastellec, G. (2018). Internationalization of Higher Education Research and Careers, Europe. In Encyclopedia of International Higher Education Systems and Institutions (pp. 1–6). Springer Netherlands. 

Musselin, C. (2004). Towards a European Academic Labour Market? Some Lessons Drawn from Empirical Studies on Academic Mobility. Higher Education, 48(1), 55–78. Teichler, U. (2015). Academic Mobility and Migration: What We Know and What We Do Not Know. European Review, 23(S1), 6–37.

Teichler, U. (2015). Academic Mobility and Migration: What We Know and What We Do Not Know. European Review, 23(S1), 6–37.

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