[GROUPE 10] Billet collectif 2 – Étude sur la valorisation des expériences au sein du MUN (Model United Nations) à l’ULB

[GROUPE 10] Billet collectif 2 – Étude sur la valorisation des expériences au sein du MUN (Model United Nations) à l’ULB

Déroulement de l’enquête
Au début du processus, nous avons orienté notre recherche vers l’internationalisation militaire. Nous nous sommes donc tournés vers l’étude de l’impact du milieu social et international des membres de l’OTAN dans la production d’expertise en matière de lutte contre le terrorisme. C’est ainsi que nous avons pris la décision d’affiner notre échantillon de recherche sur les individus travaillant au sein de la cellule anti-terroriste de la division Emerging Security Challenges Division. Par conséquent, effectuer des entretiens semi structurés nous a semblé être la méthode la plus adéquate car de cette manière nous laissions un certain degré de liberté à nos interlocuteurs en leur permettant de nous faire part de leurs expériences individuelles, tout en les guidant vers les sujets pertinents à notre recherche. Cependant, nous avons dû faire face à de nombreux obstacles tels que l’absence de réponse à nos demandes d’entretiens et la faible disponibilité de nos contacts.
Dès lors, face aux difficultés notamment dans la récolte de données, nous avons fait le choix de réorienter notre recherche. Nous avons donc décidé de nous tourner vers la valorisation des expériences au sein des Model United Nations (MUN) et de diversifier les types de données que nous voulions utiliser. En effet, au-delà des éléments théoriques, émanant de l’état de l’art, et des éléments empiriques basés sur les réponses aux entretiens que nous avions prévus, nous avons aussi fait le choix de soumettre un questionnaire. En effet, nous avons dû prendre en considération un élément crucial: le manque de temps. De ce fait, nous avons intégré un questionnaire à questions fermées dans notre nouvelle recherche, pour pallier au possible manque de données témoignant de l’expérience de nos sujets et obtenues depuis nos entretiens.
Ensuite, nous avons procédé à l’élaboration de deux questionnaires, l’un destiné à un petit nombre d’individus (questionnaire pour les entretiens) et l’autre destiné à un plus grand nombre de personnes (questionnaire à questions fermées). En attendant d’avoir le feu vert pour transmettre les questionnaires et pouvoir utiliser les questions d’entretiens, nous avons lancé le processus de prise de contact afin de prévoir les entretiens au plus vite. À ce stade, nous étions à deux semaines de la date de remise de travail, et nous devions encore prévoir toutes les interviews. Ainsi, nous nous sommes penchés à la fois sur des membres actuels et alumnis de l’ULB MUN et du MUN Club ULB. Il a été intéressant de voir les ambitions et expériences des membres émanant des deux clubs, puisqu’ils n’ont pas la même destination : le premier participe à la simulation des Nations Unies de New York, le second à la simulation de Genève.
Grâce à notre réseau, nous avons pu partager un message expliquant notamment notre sujet de recherche et nos intérêts à conduire cette étude. Afin de mieux nous organiser, nous avons également partagé le lien d’un Doodle où chaque volontaire a pu indiquer ses disponibilités pour un entretien. En quelques jours, les rendez-vous furent prévus et nous pouvions passer à la prochaine étape de notre recherche : les entretiens, qui se sont plutôt bien passés. En effet, les étudiants et alumni que nous avons interviewés se sont montrés très coopératifs, patients et très intéressés par notre recherche. L’enthousiasme dont ils ont pu faire preuve était rassurant : pour certains membres du groupe de recherche, ces entretiens étaient les premiers qu’ils faisaient, et nous n’avons ressenti que de la bienveillance de la part des interviewés.
Malgré tous ces éléments positifs, nous avons rencontré quelques difficultés. Premièrement, au niveau logistique, le manque de temps et les disponibilités de chacun nous ont quelque peu contraints à procéder à des entretiens par Microsoft Teams, ce qui a apporté son lot d’incertitudes : nous avons eu affaire à des problèmes de connexion, que ce soit du côté de l’interviewer ou de l’interviewé. Deuxièmement, nous nous sommes rapidement aperçus que nous devions apporter des modifications aux questions que nous avions prévu pour les entretiens. Pour ce faire, nous n’avons pas hésité à demander un feedback aux premiers participants, dans le but de mieux cibler notre approche pour les entretiens suivants. Nous avons par exemple décidé de modifier la première question : au lieu de demander directement aux volontaires de décrire leur parcours académique et professionnel, nous leur avons demandé de se présenter. Dans les faits, une partie des interviewés sont étudiants à temps plein, ce qui signifie que certains pouvaient se sentir gênés de ne pas pouvoir davantage s’étayer sur cette question.
En rétrospective, nous sommes satisfaits des choix méthodologiques que nous avons posés : proposer un questionnaire à questions fermées a été une vraie plus-value pour ceux qui n’étaient pas disponibles pour un entretien ou qui, tout simplement, se sentaient moins à l’aise en face-à-face. De plus, le choix d’avoir fait des entretiens semi structurés nous a permis de guider les participants sur les sujets pertinents à notre étude, et parfois même de les réorienter si ceux-ci s’écartaient du fil rouge que constituait leur participation au MUN et l’impact potentiel de cette expérience sur leur futur.

Présentations des résultats 

Nous avons établi 5 hypothèses pour répondre à notre question de recherche qui était la suivante: dans quelle mesure la trajectoire sociale des participants au MUN club de l’ULB et leur adhésion à ce club se reflète-t-il dans le choix de d’internationalisation de leur carrière ? 

Nous avons donc pu déterminer que, malgré le fait que certaines hypothèses se vérifiaient, il était nécessaire de les relativiser et de nuancer leur validité. En effet, notre recherche a bel et bien démontré une certaine ambition d’internationalisation professionnelle chez les participants au MUN. Néanmoins, la participation au MUN ne peut être interprétée comme le seul facteur explicatif à cela, les participants étant déjà majoritairement familiarisés avec l’international au travers de leur parcours personnel et académique avant leur intégration au club. En effet, la plupart d’entre eux possédaient déjà un capital social et international important. 85% des participants parlent au moins une autre langue à un niveau C1, et 75% parlent au moins une autre langue à un niveau B2. 

Par ailleurs, les effets de leur trajectoire sociale sur leur rapport à l’international et à leurs ambitions de carrière sont clairement ressortis de notre recherche. Néanmoins, cette interprétation est aussi à nuancer au vu de nos résultats. En effet, la plupart des étudiants qui ont participé / participent au MUN ont fait ou font des études orientées vers la science politique (35%), les relations internationales (30%) ou le droit (20%). Toutefois, les alumni ne sont pas forcément restés dans des études liées à l’international après leur passage au MUN. 

En ce qui concerne les bénéfices que les participants ont pu tirer du  MUN, nous avons observé que la plupart estiment que l’expérience leur a apporté beaucoup en termes d’acquisition de connaissances, de rencontres, venant ainsi s’ajouter au capital international et social déjà présent. Pour une majorité, l’expérience a fait naître chez eux une volonté de s’internationaliser, même lorsque celle-ci n’était pas déjà présente initialement. Toutefois, beaucoup de participants ont estimé que participer au MUN ne leur a pas systématiquement permis de trouver un travail et/ou un stage plus facilement, bien que 92,9% des répondants au questionnaire affirment que participer au MUN est une expérience à faire valoir. Il est également intéressant de noter que la position politique des participants ne s’avère pas nécessairement être un facteur décisif dans le choix d’intégrer le MUN, contrairement à ce que nous aurions pu penser de prime abord.


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