GROUPE 8 – Mémoire (dé)coloniale dans les familles.
Présenté par Fouchard Laurine, Licata Ornella, Lushiku Noël-Samuel, Mbouopda Yaëlle et Turculet Vlada.
La mémoire dé-coloniale au sein des structures familiales : le cas des enfants métis issus de la période coloniale de la Belgique.
Question de recherche : Comment les « métis coloniaux » ont-ils construit leur identité (sociale) en Belgique ?
Pour cette recherche, notre point de départ est l’Association des Métis de Belgique (AMB), via laquelle nous avons obtenu nos entretiens. Nous avons également fait de l’étude de documentaires et de travaux autour de nos concepts (l’identité, le métissage et les enfants métis (mulâtres), la colonisation et la mémoire coloniale). Nous avons construit nos entretiens en 4 grands points : la relation des enquêtés avec l’AMB, leurs avec la Belgique, avec leur pays d’origine, et leur vision de la famille. Cela nous a permis de dégager 3 axes principaux d’analyse : l’AMB et le milieu associatif comme premier pas dans la recherche identitaire ; la quête de l’identité familiale et la mémoire dans la famille ; et enfin, la « quête » à l’identité sociale et personnelle des individus.
L’AMB et le milieu associatif.
Majoritairement, nos enquêtés nous ont démontré que l’AMB, et le milieu associatif pour les métis coloniaux, est un excellent canal social pour se retrouver avec leurs pairs, et également d’accéder à une partie de leur histoire (archives nationales et coloniales). Les métis coloniaux apparaissent comme un mouvement qui émerge post-colonisation en quête de comprendre leurs origines et de rétablir la vérité sur ce qu’ils ont vécu : arrachés à leur famille, mais aussi isolés et ségrégués par l’administration coloniale. Des associations antérieures à l’AMB ont existé, mais avec moins de popularité que celle-ci, qui est constituée d’individus déterminés à faire ressurgir l’histoire. Ce fait se démontre notamment par la « Résolution métis » qui est un projet auquel l’AMB participe pleinement.
La quête à l’identité familiale.
Concernant la famille, les trajectoires de nos enquêtés, et même via les témoignages et les documentaires, sont totalement différentes. Certains ont pu connaître et vivre avec leurs parents biologiques soit dans le pays d’origine de leur mère, soit en Europe ; quant à d’autres, n’ont connu que l’un des deux parents ou aucun des deux, ni vivre avec eux. Toutefois, pour ceux qui ont souhaité avoir des liens avec leur famille biologique. La recherche des parents n’est pas toujours chose facile, et pour certains de nos enquêtés, l’expérience n’a jamais été faite (peut-être pas manque de courage, ou d’informations à leur sujet). Les schémas et les expériences quant à la famille étant diverse, il n’en reste pas moins qu’une chose commune ressort assez souvent de ces témoignages : l’hommage à la mère de ces enfants métis. La question mémorielle de la colonisation et de la manière dont ses enfants ont été traités est perçue comme une histoire à raconter par ses individus, notamment à leurs enfants. Certains d’entre eux ont même été poussés à connaître leur histoire du fait de questions posées par leurs enfants sur celle-ci.
La « quête » à l’identité sociale.
Dans cet aspect également, les trajectoires individuelles sont totalement différentes. Toutefois, des points communs sont à noter, notamment l’adaptation des enquêtés à la Belgique et à la société belge dans le courant de leur vie, même si les débuts étaient relativement difficiles. Les enquêtés ne présentent pas les mêmes schémas de construction identitaire, qui rend donc leur parcours unique, ainsi que l’identité par laquelle ils se définissent aussi, et démontrent qu’ils ont puisé dans ce biculturalisme pour s’insérer dans la société belge, sans nécessairement se définir plus d’une culture ou d’une autre, hérité de leurs parents biologiques ou d’adoptions.