Post-vérité et perception universitaire de la couverture des attentats de Bruxelles

Post-vérité et perception universitaire de la couverture des attentats de Bruxelles

Notre projet de recherche se construit autour de la question suivante : “Comment la population universitaire de l’ULB a-t-elle été influencée par les médias suite aux attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles ?”

Suite aux attentats du 22 mars une dynamique de personnalisation est entrée en jeu. En d’autres mots, on a vécu un processus où chacun d’entre nous s’est dit : “ça aurait pu être moi”. Cette réaction peut sembler naturelle et naïve mais, en réalité, elle a également été influencée par les médias. Au lieu de nous conduire à une réflexion critique et approfondie des faits, la dynamique de personnalisation nous a souvent amenés à devenir des observateurs passifs et sensibles aux vidéos et clichés émouvants que les médias ont fait circuler après ces événements.

La recherche a pour but d’analyser le poids des médias sur le ressenti de la population universitaire de l’ULB face aux attentats du 22 mars. A travers cette recherche, le concept de post-vérité occupe une place centrale. Il s’agit de déterminer l’importance qu’ont eu les émotions engendrées par les informations diffusées dans les médias sur l’échantillon ciblé.

L’intérêt pour le sujet vient du constat de deux principales difficultés que connaît le monde de l’information. La première concerne les médias et apparaît lorsqu’ils essaient de concilier leur responsabilité journalistique et leur besoin d’audience. La deuxième difficulté touche les lecteurs et s’exerce au niveau émotionnel. En effet, les émotions jouent un rôle clé dans le décryptage des informations. L’objectif de la recherche est donc de comprendre si la communauté de l’ULB ont porté plus d’importance aux faits objectifs ou s’ils se sont laissés emporter par les émotions et les dynamiques intrinsèques à ce comportement.

La population que nous sélectionnons se caractérise par des différences de religion, d’âge, d’appartenance sociale, etc. mais a en commun le fait d’être une population en moyenne jeune et familière aux réseaux sociaux. Nous pensons qu’il est intéressant d’observer leur relation avec les nouveaux médias par rapport aux médias classiques. La dimension de rapidité et celle de l’immédiateté de l’émotion qui prédominent sur le côté réflexif et rationnel en lien avec ces nouveaux médias seront également des points intéressants à analyser.

Afin de réaliser notre projet de recherche nous avons choisi de le mener à un niveau micro en privilégiant une méthode qualitative. Nous constituerons donc un échantillon aléatoire de 40 individus issus de la communauté universitaire de l’ULB auquel nous soumettrons un questionnaire. Ce dernier aura pour but de constater la primauté, soit des faits et des réflexions objectives portant sur le fond de la problématique terroriste, soit des contenus chargés en émotions visant uniquement la diffusion de photos de scènes de crime, de témoignages directs, etc. Nous envisageons également de faire des entretiens avec des acteurs liés aux attentats afin de comprendre l’impact de l’information diffusée par les médias dans leurs expériences personnelles. L’analyse des discours peut également nous être utile pour comprendre sur quel point l’accent a été mis lors du contexte de couverture médiatique des attentats.

Lors de la recherche, une des difficultés majeures sera de rester cohérent dans le cadre de notre question de départ. Pour ce faire, il sera nécessaire de déterminer les limites de ce cadre. D’autre part, la formulation des questions devra être aussi précise que possible afin de nous procurer des éléments de réponses indispensables à notre recherche.

Billet Collectif n°1 – AKHALOUI Islay, HEUCHAMPS Yasmina, VIA Margherita, RODRIGUES MAGALHAES Pedro

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