Afin de vérifier nos hypothèses établies suite à notre question de recherche qui est « En quoi un étudiant diplômé bruxellois, postulant aux offres de stage de l’organisme Wallonie-Bruxelles International (WBI), peut-il être avantagé par son profil socio-économique dans sa demande et dans ses opportunités de carrière ? Quels critères à l’accès sont requis et pris en compte par la WBI ? L’offre est-elle un tremplin ou simplement un bonus pour les répondants à l’enquête ? », nous avons opté pour deux méthodes d’enquête, une méthode qualitative par l’entretien semi-directif avec le/la ou les employé.e.s de WBI et une méthode quantitative par la passation d’un questionnaire auprès des candidats ayant postulé entre 2019 et 2021. Nous considérons qu’à travers un entretien semi-directif nous sommes susceptibles d’obtenir plus d’informations que par un questionnaire. De plus, cette méthode permet à l’interviewé de parler librement sur un sujet qu’il maitrise et qui peut, pour nous enquêteurs, permettre d’obtenir des données auxquelles nous n’aurions pas pensé lors de l’élaboration du guide d’entretien. En ce qui concerne, la passation du questionnaire, notre choix a été de le diffuser auprès des candidats ayant eu recours au service de WBI dans le but d’obtenir une subvention dans le cadre d’un stage dans une Organisation Internationale. La méthode choisie a été plus que pertinente puisque nous n’avions pas la certitude d’obtenir leur contact ni de connaître leur nombre exact au préalable. 

Pour le déroulement de notre enquête, nous avons dans un premier temps pris contact par mail avec l’organisme WBI dans le but d’obtenir les coordonnées de la personne chargée de notre sujet d’étude et ainsi acquérir la liste des candidats. Nous avons reçu un retour positif pour notre première demande mais concernant la liste des candidats, elle nous a été refusée pour des questions légales. Toutefois, WBI nous a proposé de faire passer nos questionnaires via leur service. Nous avons tout de suite eu le sentiment d’avoir perdu, en quelque sorte, le monopole de notre enquête par questionnaire. 

Dès lors, le 27 avril 22, nous avons obtenu un entretien avec l’Assistant au service des bourses internationales, gestionnaire des dossiers des candidatures pour une subvention lors d’un stage dans une Organisation Internationale. Cet employé, nous a permis de distribuer nos questionnaires auprès d’une quarantaine de candidat ayant posé une candidature pour une bourse dans le cadre d’un stage à l’international au cours des années 2019 à 2021. 

Tout d’abord, notre première hypothèse selon laquelle l’organisme Wallonie-Bruxelles International offre la possibilité aux étudiants bruxellois d’accéder à une promotion sociale et à des opportunités de carrière via l’obtention d’un stage (la WBI serait un tremplin pour les étudiants), nous pouvons dire que globalement l’organisme Wallonie-Bruxelles International offre la possibilité aux étudiants bruxellois d’élargir leurs ambitions et horizons mais également qu’elle constitue une plus-value. C’est ce que nous pouvons remarquer en effectuant des analyses grâce aux questionnaires, où 100% des répondants ont répondu à l’affirmative concernant la plus-value et 83.3 % ont répondu positivement à l’élargissement des ambitions et des horizons. Ce qui correspond à la théorie de Sébastien Michon selon laquelle « les stages constituent un moyen pour des futurs diplômés d’acquérir des propriétés professionnelles pertinentes sur le marché des métiers de l’Europe et de plus en plus nécessaires »(Michon S., 2009).

Ensuite, pour répondre à l’hypothèse « les candidat.e.s. retenu.e.s. étaient déjà fortement dotés en capitaux. La bourse est un simple bonus qui vient renforcer leur dotation en capital et parcours internationalisé. L’organisation Wallonie-Bruxelles International prend-elle en compte cet aspect dans son recrutement ? » nous pouvons dire que les candidat.e.s. retenu.e.s. sont en effet déjà fortement dotés en capitaux lorsque nous analysons les statistisques. Mais également que la bourse est un simple bonus et qu’elle est insuffisante pour la durée du stage. Puis, l’analyse nous montre aussi que la WBI ne prend pas en compte, lors de son recrutement, le taux de capital des postulants. Comme le dit l’Assistant des services de bourse : « prise à elle seule, elle ne suffit pas à couvrir toutes les dépenses et à ce moment-là, il peut y avoir un indicateur d’inégalités, car un étudiant ayant un capital économique de base plus important serait plus avantagé » . Néanmoins, si l’on considère les propos de l’assistant de la WBI, les acteurs de la WBI semblent en être conscient et certains d’entre eux font leur possible pour aider ces stagiaires. 

Finalement, nous pouvons, grâce à l’entretien à notre disposition et malgré un échantillon relativement faible, répondre à notre question de recherche. D’abord, les seuls critères d’accès requis sont l’obtention d’un diplôme de Master de 120 crédits et d’avoir suivi ce cursus dans une institution de la fédération Wallonie-Bruxelles. Ensuite, dans la mesure où la WBI ne dispose pas du profil socio-économique de l’étudiant lors de sa candidature et ni même après, un étudiant ne peut pas être avantagé par son profil socio-économique, ou dans ses opportunités de carrière. Cependant, on constate tout de même que malgré la méconnaissance du profil socio-économique du candidat par la WBI, un individu doté d’un capital économique élevé est nettement avantagé, puisqu’il reçoit une subvention de la part de l’organisme. Alors qu’un individu doté d’un capital économique faible, en partant du principe que la subvention seule ne permet pas à une personne de subvenir à ses besoins, sera désavantagé s’il n’a pas une aide financière supplémentaire. Pour terminer, on peut constater que cette enquête ne nous a pas permis d’affirmer ou infirmer la question d’un possible tremplin ou bonus dans le futur pour le candidat sélectionné.   

Bibliographie :

–  Michon S. (2009), « La construction de connaissances et de compétences spécifiques à une carrière dans l’action publique européenne : formation et insertion professionnelle des étudiants d’un master », Prisme – Politique, Religion et Sociétés : Mutation Europeenes, pp. 1-14.