[Groupe 3] Billet personnel de Mehdi Ben Khouja

[Groupe 3] Billet personnel de Mehdi Ben Khouja

J’ai choisi ce cours à la suite d’un besoin technique et théorique pour cerner les différents aspects de la recherche de terrain, que ce soit au niveau du cadrage, les méthodes que je peux utiliser lors de mes projets de recherche et le côté pratique du cours. L’approche théorie/action suivie dans le cours m’a donnée l’opportunité de mettre en pratique mes acquis dans les différentes étapes de réalisation de l’enquête collective.

La thématique générale de cette année est « l’identité », un sujet très important pour comprendre beaucoup de problématiques sociales au niveau européen et au niveau de la Belgique. Le choix de notre sujet « La construction de l’identité chez les étudiants Catalans » reflète un point de réflexion sur cette thématique, qui ne se limite pas seulement à cette population cible, mais qui permet de comprendre à travers eux le degré d’importance de l’identité nationale et les possibilités de la dépasser vers une identité plus large, continentale/européenne.

Le contexte des résultats du référendum Catalan, la réaction de l’Etat espagnol, la position de l’Union Européenne et de ses pays, et d’autres éléments ont créé un climat d’isolement de ce groupe qui pouvait, à mon avis, créer une réaction d’enfermement sur soi et provoquer la montée d’un sentiment nationaliste et d’appartenance plus fort à la Catalogne. Je m’attendais à ce que les étudiant Erasmus soient plus séparatistes que leurs parents. Toutefois, il y a le rôle des politiques de l’Union Européenne pour la création d’une identité continentale solide qui dépasse les conflits politiques et parmi ces politiques, il y a le programme Erasmus qui a misé sur la génération d’étudiants pour renforcer la création de cette identité.

Les étudiants que l’on a questionnés viennent tous de Barcelone. La motivation principale de leur adhésion au programme Erasmus est en lien avec la carrière professionnelle, ils n’avaient pas une introduction sur la philosophie et les objectifs de ce programme. Ils ont, d’après eux, eu des difficultés à s’intégrer dans le système des universités belges et à tisser des liens avec la Belgique et les bruxellois. Ces éléments, ainsi que d’autres (plus de détails dans la présentation) ont impacté, à mon avis, sur leurs réponses par rapport à l’identité dans la mesure où ils n’ont pas senti un sentiment d’appartenance à leur nouveau contexte de vie (Belgique, Bruxelles), sans oublier l’absence d’un encadrement avant et pendant le programme Erasmus qui a également pu jouer sur cette question. Quand on leur a demandé de hiérarchiser leurs identité (Catalan, Espagnole, Européenne), aucun d’eux n’a privilégié l’identité européenne. Il y a ceux qui ont nié l’identité espagnole et ils se représentent comme catalans avant tout. Ce qui est remarquable aussi, c’est que le degré d’appropriation de cette hiérarchisation est lié avec le degré d’engagement politique de la personne et de sa famille.

Pour conclure, la construction de l’identité est un sujet très complexe. Pour le comprendre il faut faire converger les différentes disciplines des sciences sociales, se limiter juste à une approche sociologique va nous donner une vision très limité et superficielle de la problématique, car il y a les éléments psychologiques, politiques, anthropologiques, historiques, économiques, etc. qui se lient dans l’analyse de l’individu et on ne peut pas comprendre ses positions sans creuser dans tous ces éléments.

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