Blog 2: Review of the interviews
Number, duration, main conclusions (focus on the elements that answer the research question)
· Number: 6
· Durée moyenne de 45 min par répondant
· Conclussions principales : notre hypothèse de départ est conformé à renforcement des valeurs et de l’identité religieuse des musulmans vivant en Occident .
· Eléments pertinents : étiquette de quête spirituelles personnel, socialisation primaire et secondaire, habitus familial.
Les entretiens se sont tous bien déroulés, ils ont durés entre 40 et 50 minutes selon les interviewés. Il n’y a pas eu de difficultés particulière mise à part pour une des interviews ou l’interviewé n’était pas très bavard. Nous ne pensons pas que cela soit due aux questions mais plutôt à sa personnalité étant donné que cette difficulté n’a pas été ressentie dans les autres interviews.
Étape 3 (environ 1 heure): Première analyse des données collectées, mise en commun et en perspective des résultats : typologie, comparaison, convergences et points communs ou au contraire contrastes/divergences des profils et trajectoires, etc. Identification des grands axes/ dimensions (parties et sections) pour la présentation orale et le rapport final.
Vous trouverez ci-après toutes sections potentielles afin d’analyser nos résultats, cependant pour le rapport final nous devrons nous limiter à en analyser seulement quelques-unes au vue des contraintes en termes de page.
Section sur la socialisation primaire
Comme nous l’avons expliqué à l’étape 2, pour la mise en commun nous avons décidé de procéder avec des étiquettes. Lors de cette mise en commun un élément est tout de suite ressorti de l’analyse des réponses à notre première question sur le rapport à la religion. Avec des réponses telles que : “Je suis croyant depuis ma naissance”, un élément présent dans toutes les interviews, avec un des interviewés qui a expliqué être depuis avant sa naissance avoir été baigné dans la religion musulmane. Nous décidons alors d’analyser ce résultat à l’aide du concept de socialisation primaire et d’habitus. Bien que Bourdieu analyse les habitus avant tout pour comprendre les distinctions entre les classes sociales, ce concept nous semble pertinent pour analyser le champ religieux, chaque champ ayant des habitus qui lui sont propres. En effet, les habitus étant des comportements intériorisés lors de la socialisation de celui-ci et particulièrement lors de la socialisation primaire. Cette socialisation pousse l’individu à agir d’une certaine manière et dans notre cas à respecter une série de règle religieuses. Cette apprentissage religieux dés la petite enfance s’est traduite dans les interviews par l’importance de l’environnement dans lequel les interviewés ont grandi notamment lors de cette interview “ Il y a aussi l’endroit ou j’habite à Bruxelles. Ca a du jouer dedans. Il y a pleins de trucs qui ont fait qu’autour de moi il y a toujours eu de la religion. Du coup j’ai rarement été en dehors.” Mais surtout par l’importance de la famille que nous retrouvons dans cette interview (mamadou) “je voyais ma famille prier et du coup je faisais comme eux, je participais aux fêtes religieuses. Ma famille me disait également de prier” et notamment du père . La religion permettant de créer du lien au sein de la famille, de part le partage d’expérience et de moments de vie.
Ce qui se traduit par une série de comportement suivi dès le plus jeune âge, simplement le fait de ne pas consommer de porc mais aussi d’aller à la mosquée ou de fêter l’aïd. Des comportements qui peuvent également s’expliquer par un certain mimétisme en témoigne ces extraits : “Quand j’étais petit je trouvais surtout ca amusant de ne pas manger la journée et de faire comme les grands. Tu ne manges pas puis tu manges beaucoup, il y avait un coté religieux mais comme enfants tu voulais surtout faire comme les grands.”
Attention biais : il y a un biais de sélection, en effet, nous pourrions sans doute trouver des jeunes appartenant à la 2ème et 3ème génération d’immigrés et qui ne sont pas musulmans contrairement à leurs parents/grands parents mais nous avons fait le choix d’interviewer des personnes musulmanes.
Section sur la socialisation secondaire
La socialisation se poursuit dans un deuxième temps avec un passage par l’école Coranique, qui semble être un passage renforçant tant la religion et l’identité. En effet cela a notamment permis à certains d’apprendre l’arabe et de créer un lien avec les mosquées. Ces dernières étant également un lieu de socialisation important, et un lieu qui participe à la construction de l’identité musulmane, à la compréhension plus en profondeur de la spiritualité notamment grâce aux rappels fait par les Imams. Cependant la socialisation secondaire ne semble pas être la même pour tous les interviewés avec certains accordant une grande importances aux réseaux sociaux : Mamadou “Internet c’est plutôt l’information, y a un environnement et un climat qui favorise l’information, c’est une grande source et ça permet d’avoir de l’information en plus grande quantité.“, d’autres aux amis ou à la communauté et encore avec une socialisations mélangeant tous ces facteurs. Mais même lors de cette socialisation secondaire, la famille reste un élément important c’est notamment elle qui va choisir l’école coranique, mais c’est aussi elle qui participe aux choix des mosquées qui sont fréquentées. Un des interviewés explique qu’il a toujours été à la mosquée avec son père et que c’est lui qui l’aide à se questionner sur sa religion. Il explique ce choix de suivre son père dans la mosquée qu’il lui recommande pour éviter d’être confronté à des imams trop extrémistes.
Section sur le renforcement de l’identité et la quête spirituelle
Le rapport entre le moi et l’autre interfère avec le rapport entre l’individu “ singulier ” et la “collectivité”. Cette notion renvoie à un “nous”, caractérisé par une série de déterminations qui permettent à chacun de se positionner par rapport à un “ autre ”, de se reconnaître dans une série de valeurs, de modèles, d’idéaux véhiculés par une collectivité à une communauté dans notre cas, la communauté musulmane. Selon la théorie de Maslow, le “sentiments d’appartenance ” est un besoin fondamental représenté dans la pyramidale de la “hiérarchie des besoins”, cette ’affiliation à un groupe donné sera déterminée par comparaison avec d’autres groupes, sur la base de critères variés.
Cette terminologie fut popularisée par Henri Tajfel un groupe interne (ou in-group ou endogroupe) est un groupe social auquel une personne s’identifie comme étant membre par opposition à un groupe externe (ou out-group, ou exogroupe), le groupe social auquel un individu ne s’identifie pas.
La pertinence de notre recherche repose sur le processus de construction identitaire de la communauté musulmane immigré et établis en Belgique, le point commun que nous avons relevé entre les répondants est le processus de renforcement d’une “’identité commune” à travers le prisme d’une identité religieuse, décrit par certains répondants comme “ un retour aux sources”, un “retour à l’essentiel”.
Practice of religion in accordance with life in Belgium Paulo
La Belgique est vue comme un pays libre, cela débouche sur le fait que la liberté de penser et la liberté de culte sont acceptées et normalisées. La Belgique qui est plutôt chrétienne à la base crée tout de même une atmosphère pour que chaque croyant puisse vivre pleinement sa religion et vivre sa foi dans les meilleures conditions. L’interviewé (Mamadou) citait une phrase de Voltaire à propos de comment il voit la Belgique ; « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Cette phrase qui représente très bien sa vision de la Belgique, l’amène à un certain niveau de confiance de la société belge par rapport à sa pratique religieuse ou même par rapport à sa liberté de penser. Le même interviewé ajoutait également, que la Belgique était le meilleur pays pour vivre sa religion. Cette idée de liberté de culte, ressentie dans liberté de pratique religieuse est également partagé par la majorité des répondants.
La Belgique un état multiculturel
La multiculturalité en Belgique est également un facteur qui facilite l’acceptation de la religion musulmane. En effet, l’immigration marocaine dans les années 60 à été conséquente mais ce n’était pas la première vague migratoire ni la dernière. Par conséquent la Belgique à accueilli de nombreuses vagues migratoires venant d’un peu partout d’Europe notamment d’Espagne ou d’Italie et également d’Afrique du Nord particulièrement avec le Maroc. Ces nombreuses vagues migratoires ont fait que la Belgique ne s’est pas dotée d’une seule migration et a fait que, au fur et à mesure, différentes communautés s’installèrent et créèrent une multiculturalité impressionnante notamment à Bruxelles.
La vie étudiante n’empêche pas la pratique/ et il y une adaptation facile
L’université n’empêche pas la pratique de la religion, les horaires des cours sont mis en place au début de l’année et le pratiquant va construire sa vie religieuse tout autour de son horaire. En effet, les prières peuvent être faites entre les cours ou même être rattrapées en fin de journée. L’interviewé (Mamadou) nous explique même que l’université facilite la vie religieuse du pratiquant en mettant en place des lieux de prière, où les jeunes étudiants peuvent entre deux cours pratiquer leur prière ou bien même se recueillir le temps de quelques instants. Ce que l’on peut dire c’est que l’université n’empiète pas sur la vie de l’étudiant et qu’elle l’aide même à vivre sa foi de la manière la plus saine et la plus facile possible. En effet, l’université aide le jeune pour que son parcours étudiant soit dans l’atmosphère qui lui convienne le mieux.
Etudes et religion se complète
Alors que nous abordions le fait que l’université aide pour que le jeune se sente le plus à l’aise au niveau de sa pratique religieuse, ici nous nous apercevons que les deux vont jusqu’à se compléter. L’université à pour but de t’ouvrir l’esprit et d’avoir une perception différente des choses courantes de la vie, et la religion n’y échappe pas. Les étudiants ne s’éloignent pas de la religion mais ont une approche plus spirituelle et plus intellectuelle. L’interviewé (Mamadou) se veut être un musulman objectiviste et de ce fait il lit énormément sur l’islam dans un but de comprendre les écrits du Coran pour ne pas tomber dans une croyance sans fondement intellectuel, pour une des répondantes « les études en sciences politiques étaient une continuation de sa pratique religieuse » en citant les cas de conflits politico-religieux tels que le cas de la Palestine.
Différence entre jeunes étudiants et non étudiants
La différence entre les étudiants et les non étudiants réside dans le fait que l’université apprend aux jeunes de questionner et de se poser des questions. Comme on l’a vu au-dessus, l’université ne va pas les faire questionner nécessairement leur foi mais, elle va leur faire prendre conscience du sens critique. Cela va permettre de remettre en question certaine pratique et d’en tirer une réflexion, de l’autre côté un non-étudiant aura moins ce sens critique et sera plus enclin à ne se poser aucune question. Ce type d’approche religieuse à plus de chance de tomber dans une forme d’extrémisme et cela n’est pas souhaitable dans une société occidentale.
Contre la victimisation de la diaspora musulmane
Les étiquettes suivantes sont celles où les plus grandes divergences au sein de nos interviewé ont eu lieu. En outre, la victimisation de la diaspora musulmane est un des points où se mélangent les opinions. En effet, certains de nos interviewés (par exemple Mamadou) ont un discours assez fort envers ce type de pratique qu’il dit ne pas être bénéfique pour la communauté musulmane de Belgique. Il ajoute que pour qu’il y ait de véritable différence pour les musulmans de Belgique, il faut être utile pour la société et se sentir appartenir à celle-ci. De plus, il espère que la communauté musulmane se sent appartenir à la société dans un but d’appartenir au groupe et qu’il ne faut pas tomber dans des pratiques aussi simplistes que la victimisation de sa propre communauté.
Contre les conflits intracommunautaire entre musulmans migrants
Les différents conflits dans le monde musulmans font débats également, il y a ceux contre les conflits intercommunautaires et d’autres qui sont un plus partagés sur la question, certains répondants ont mis en exergue l’absence de solidarité entre les différentes communauté ethnique d’immigré, bien qu’elles partagent les mêmes croyances religieuses, cela supposerai un terrain d’entente préétablis, cependant nos répondant nous ouvre sur un éventuel sujet de recherche pertinent qui pourrait être investiguer.
Valeurs occidentales (liberté, droits LGBTQ+, etc.) VS valeurs musulmanes
Le dernier point qui à créer des divergences au sein des interviewé est le sujet assez clivant des valeurs occidentales (telles que liberté, droits LGBTQ+, etc.). Ce sujet est déjà clivant dans le fait qu’il oppose deux civilisations, deux modes de pensées, deux visions. L’interviewé (Mamadou) croit que certains mouvements vont beaucoup trop loin et donner de l’importance à ce type de mouvement pourrait faire tomber l’occident dans des idées destructrices pour elle-même. Il ne dit pas que les valeurs musulmanes soient supérieures aux occidentales, mais il estime qu’il y a une perte de vitesse en occident à propos des choses réellement importantes et les choses qui ne sont que pure idéologie et que ne devrait pas être autant mise en avant par les sociétés.