2017-2018
La thématique 2017-2018 : IDENTITÉ
Parler d’« identité » relève d’un discours de plus en plus banal, tant ce terme est aujourd’hui d’un emploi courant. Nombreux travaux scientifiques, relevant de domaines de recherche différents, font appel à ce concept pour tenter d’appréhender la complexité des relations sociales. L’identité renvoie ainsi à diverses formes d’identification, dépendant de facteurs objectifs (tels que la langue, la culture, le milieu socio-économique, etc.) et subjectifs (tels que les sensibilités philosophiques, politiques, etc.).
En tant qu’élément de socialisation et construction de l’individu ou de la collectivité, elle définit un ensemble de comportements, de valeurs et d’opinions, tant individuels que collectifs, pouvant être moteurs de revendications diverses (territoriales, religieuses, ethniques, sociologiques, etc.). Les identités peuvent être étudiées sous différents angles. En premier lieu, on peut s’intéresser aux modes de construction des identités : processus de subjectivation et d’identification, imposition et appropriation d’un “label”, définition d’une frontière entre “eux” et “nous”, sédimentation et institutionnalisation de certains rapports sociaux, etc. Ensuite, on peut également se pencher sur la nature et les caractéristiques des identités: identités inclusives ou exclusives, identités politiques, culturelles ou religieuses, identités plurielles, etc. Enfin, il est aussi intéressant d’en analyser les effets, tels que les guerres, les révolutions, la naissance d’une nation, la lutte en faveur de l’élargissement des droits, etc. L’identité est également vecteur de division, en tant que potentiellement porteuse de conflits et clivages (nationaux-non-nationaux, francophones-néerlandophones, chrétiens-musulmans, féministes-machistes, local-global, etc.), voire de ségrégation et discriminations (racisme, protectionnisme, culturalisme, etc.). En attestent des questions d’actualité telles que les mouvements indépendantistes (catalans, écossais, lombards, etc.), le Brexit, les politiques anti-migratoires de certains partis politiques, les revendications religieuses et le fameux « choc des civilisations », la reconnaissance des minorités, l’inscription de nouveaux droits pour les femmes ou les homosexuels, etc.
Cette notion à multiples facettes, si souvent mobilisée dans les débats scientifiques et médiatiques, renvoie dès lors à des réalités diverses en fonction de l’unité d’analyse que le chercheur entend privilégier (l’État, la nation, la région, la société, l’individu, etc.). C’est dans le cadre de ce questionnement général sur la notion d’identité que devront s’insérer les sujets de vos enquêtes de terrain.