C’est à l’occasion du sommet de Lisbonne à l’Automne 2010 que l’OTAN avait officialisé la nouvelle d’un retrait progressif des Forces internationales d’assistance et de sécurité (FIAS) en Afghanistan. En effet, l’alliance atlantique avait alors prévu le retrait de ses troupes à partir des années 2014-2015, notamment suite à la décision de Barack Obama de retirer les troupes américaines d’Afghanistan.

De ce fait, la période de transition entre 2010 et fin 2014 fut marquée par un passage graduel du rôle de maintien de la sécurité dans le pays, géré par les troupes de la FIAS, au forces de la République d’Afghanistan.

Le fait étant que depuis le désengagement de l’OTAN en Afghanistan, le sujet de la guerre d’Afghanistan reste un sujet sensible, radioactif, que tout le monde préfère éviter d’aborder. Ainsi, de ce désengagement militaire, nous avons pu constater également un désengagement politique et médiatique volontaire. Par exemple, le sujet de la guerre en Afghanistan n’a pas été abordé lors des campagnes et des élections présidentielles américaines de 2016, ni durant les élections présidentielles françaises de 2017. Nous cherchons donc à répondre aux questions : pourquoi ne parle-t-on plus de la guerre et des conflits en Afghanistan? Dans le milieu des médias? Dans le milieu intellectuel? Dans le milieu politique? Pourquoi marginaliser cette intervention volontairement?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous nous sommes distribué les tâches dans notre groupe; et mon rôle a notamment été de rédiger les questions pour les entretiens que nous avons prévu de réaliser auprès de spécialistes sur le sujet de la guerre en Afghanistan, mais également auprès de journalistes accrédités auprès de l’OTAN. Par ailleurs, la recherche de contacts pour ces entretiens a également été confiée à l’ensemble des membres du groupe, avec seulement quelques pistes obtenues pour le moment.

Nous avons également émis plusieurs hypothèses : d’abord nous pensons que le désengagement de l’alliance atlantique s’est traduit par une pression de la volonté de l’opinion publique occidentale, qui ne voyait pas d’évolution ni d’amélioration quant à la situation de guerre en Afghanistan alors que des militaires internationaux perdaient la vie aux combats. En particulier l’opinion publique américaine qui a fait connaître sa volonté de quitter le conflit afghan en votant pour Barack Obama pour un second mandat présidentiel en Novembre 2012. De plus, la situation géopolitique de la région, les enjeux régionaux, les alliances régionales sont également à prendre en compte pour répondre à ce désengagement de l’OTAN. De ce fait, nous pensons que la régionalisation des conflits joue un rôle primordial dans cette situation.