«Quelle stratégie l’Union européenne adopte-t-elle pour faire face aux fake news ? L’après Euromaidan 2013-prés.»

Dans le cadre de notre projet, nous avons considéré qu’il était important de choisir l’entretien comme méthode motrice de notre travail. Cela pour différentes raisons. Tout d’abord : (1) notre cas d’étude : étudier quelle stratégie l’Union européenne (UE) met en place pour combattre la vague de désinformation couramment présente parmi les plus importants réseaux sociaux en ligne. Pour arriver à une conclusion plus adéquate et convenable, notre cible devait être, les professionnels qui construisent ces stratégies au nom de l’UE. (2) Deuxièmement : étant un sujet récent, mais aussi un thème qui a besoin de divulgation parmi la société civile (qui est en ce moment la véritable victime de la désinformation) on a conclu que les acteurs attachés à cette matière n’allaient pas offrir une résistance très pointue sur le sujet. Le combat contre la désinformation étant le but ultime de ces acteurs, surtout ceux qui construisent des stratégies au sein de l’UE, parler avec nous pour un projet académique est d’une façon ou d’une autre un moyen de faire passer leur message. Nous nous sommes donc engagés à chercher ceux qui étaient directement connectés à ce plan stratégique de l’UE. Dans un premier temps on a trouvé la East Stratcom Taskforce.

La East Stratcom Taskforce est une équipe qu’existe depuis septembre 2015 faisant partie du département européen d’action extérieure (Union Européenne Action Extérieure – UEAE). L’objectif de cette dernière est de combattre la désinformation en force depuis les dernières années, provenant des réseaux pro-Kremlin. Ils sont les créateurs de la « Disinformation Review », qui publie tous les jeudis des exemples de désinformation provenant de ces réseaux (https://euvsdisinfo.eu/). J’ai contacté personnellement un acteur de la East Stratcom Taskforce par rapport à ce sujet. Depuis la première prise de contact, celui-ci s’est montré disponible très rapidement et un rendez-vous a été mis à l’agenda la semaine d’après.

Quelques conditions ont pourtant été mises en avant : la personne contactée a voulu parler au nom de l’équipe et non à titre personnel. Quelques questions même si ouvertement répondues lors de l’entretien, après révision ont dû rester « off-record » pour la retranscription finale. Tout l’entretien s’est réalisé en anglais, langage de préférence de l’acteur, ce qui n’est en principe pas un grand problème en soi mais toujours un défi. Toutefois, toutes les informations recueillies ont été extrêmement propices et un grand atout pour le restant de notre travail. L’entretien s’est déroulé d’une façon très informelle : discussion ouverte en public, accompagné d’un café en dehors de tout type de bâtiment formel attaché à l’UE où à un de ses organes à Bruxelles.

Étant donné que l’entretien s’est déroulé dans une ambiance conviviale, on a l’impression que les donnés récoltés sont de nature exclusive : c’est-à-dire, qu’une grande partie des informations récoltées ne sont pas entièrement disponibles au public pour des raisons de temporalité (sujet très récent). L’entretien nous a aussi aidé, à trouver de la littérature par rapport au sujet (conseillé par l’acteur lui-même) qui nous allège en ce qui concerne la gestion du temps. Le questionnaire, initialement composé de dix questions ouvertes, s’est prolongé et la discussion était si dynamique que des nouvelles questions se sont développés entre-temps. Sachant que l’objectivité doit être prioritaire dans une étude scientifique, il faut faire preuve de neutralité face à ces acteurs lors des entretiens. C’est des défis qu’on pense avoir dépassé lors ce premier entretien.

Pour conclure, cette première interaction a été une expérience enrichissante pour moi personnellement, mais aussi essentielle pour le travail achevé lors de ces dernières semaines. L’entretien nous a fourni des informations précises qui nous ont aidés à encadrer notre projet et à aller plus loin dans notre recherche.