LES MEDIAS DANS LEUR RAPPORT AU POUVOIR – BILLET INDIVIDUEL DE JESSICA LUKANDA
La façon dont ont fonctionné les rapports entre les médias et le pouvoir politique est déterminante dans la production et la couverture médiatique. Connaître ces différents rapports; la façon dont les médias ont été régulés et leur rôle en société présente un intérêt considérable pour appréhender le monde médiatique et comprendre dans quelle mesure les médias sont indépendants ou non du pouvoir.
Le rapport entre les médias et le pouvoir est défini dans un système politique de communication bien précis qui peut varier selon l’histoire et le régime politique d’un pays.
A l’échelle historique, les médias ont établis avec le pouvoir politique des rapports de subordination, d’émancipation et de contre-pouvoir et/ou des rapports d’accompagnement.
Dès 1970, P. Schaeffer proposait un schéma mettant en scène un intermédiaire, situé entre l’auteur et le public, en montrant complexité du réseau actif dans l’échange médiatique. Ce médiateur, selon les cas peut être tantôt messager du pouvoir, tantôt porte-parole du public.
La révolution technologique du XXe siècle modifia considérablement le monde médiatique avec l’apparition des nouveaux médias (internet, multimédia). P.Riutort soutenait que l’essor des médias « de mass » a contribué à changer les modes de communication politique établies entre gouvernants et gouvernés.
Après la seconde guerre mondiale, se presse la nécessité de réglementer le fonctionnement des médias un peu partout dans le monde. Avec l’accroissement des opinions multinationales émerge le risque d’affaiblir ou de mettre en péril la culture nationale.
Selon Jean-Claude Bertrand ;
En régime autoritaire (tiers-mondiste), le concept de liberté de presse ne possède aucune pertinence. L’Etat utilise ses médias pour inculquer l’idéologie officielle. La fonction des médias est réduite à véhiculer ce qui sert les intérêts de la caste au pouvoir. L’information diffusée se doit donc d’être conforme aux intérêts du pouvoir. à Ce système inauguré en Russie s’est répandu à l’Est après 1945 puis dans la plupart des pays du tiers monde dès les années 60. Les pouvoirs en place élaborent des lois qui rendent caduque la liberté de presse car elles empêchent les journalistes d’œuvrer librement.
Le régime capitaliste (système libéral), est devenu la norme internationale avec l’article 19 de la déclaration des droits de l’homme de l’ONU (1948). Selon cette doctrine il faut que tous les faits soient rapportés et que toutes les opinions soient placées sur le « marché des idées » et pour se faire, une gestion limitée de l’entreprise médiatique par l’Etat s’impose, contrairement au système de responsabilité sociale, qui privillègie l’autonomie optimale des médias à l’égard du monde politique.
Le système occidental est un système libéral inséré dans le système de responsabilité sociale. Dès 1975, les USA ont été les devanciers de l’ère informationnelle, aucun autre pays au monde n’a autant intégré les mass médias. Le réseau communicationnel est dominé par un système privé organisé et l’Etat intervient dans la politique de communication. La liberté d’expression et de presse, garantie dans la constitution américaine est relative en ce que l’expression de ces libertés ne peut présenter un danger pour la nation d’où la lutte entre une multitude d’acteurs pour définir les domaines de sécurité nationale dont le rôle non négligeable de la société civile pour faire contrepoids à la domination politique en la matière.
De toute évidence, les médias jouent un rôle capital dans la bonne gestion de la société. Ils ont des fonctions sociales et peuvent les remplir lorsque l’environnement politique leur est favorable.
L’histoire des médias, le fonctionnalisme, la communication politique et la politique de communication sont des fondements épistémologiques qu’il nous faut prendre en considération dans le cadre de notre enquête.