Billet collectif 1 – Groupe 5 : La construction de l’identité des femmes féministes et originaires du monde arabe en Belgique
Le 15 mars 2004, en France, une loi visant à interdire le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics est adoptée, interdisant de ce fait le port du voile dans les écoles. La même année, en Belgique, un nouveau règlement de police de la zone Bruxelles Ouest « interdit de se présenter dans l’espace public en étant masqué ou déguisé »[1]. Par la suite, en 2011, a été adopté une loi qui proscrit le port de la burqa en Belgique.
Ces décisions politiques ont soulevé de nombreux débats à propos de la question controversée du port du voile, et ont fourni un terreau propice à l’émergence d’associations d’un genre nouveau dont le but est de promouvoir les droits des femmes originaires du monde arabe en Belgique. Face à ce qu’elles considèrent comme une atteinte à leurs libertés, de nombreuses femmes musulmanes se mobilisent pour faire entendre leurs voix dans l’espace public, marquant le point de départ d’une nouvelle forme de contestation féministe portée par une communauté fortement ignorée.
Interpelés par l’ampleur prise par ce phénomène, nous avons décidé de nous intéresser à ces femmes militant au sein de diverses associations féministes et musulmanes. Dès lors, dans le cadre de ce travail, nous avons choisi pour problématique : « Féministes et originaires du monde arabe : un « bricolage » identitaire ? ». En effet, ce sujet correspondant à la thématique de l’identité, se sont posé à nous plusieurs questions, comme : quels problèmes rencontrent ces femmes qui subissent à la fois les conséquences du sexisme et du racisme dans leur construction identitaire ? Et comment leurs mobilisations créent une nouvelle identité de groupe dans l’espace public ?
Pour réaliser cette recherche, nous nous appuierons sur un raisonnement déductif. En effet, par une approche qualitative, nous allons réaliser sur des entretiens individuels semi-directifs et, si possible, réaliser des observations de réunions ou de mobilisations diverses. Ces méthodes nous semblent les plus appropriées pour étudier les parcours et motivations des individus cible, nous permettant ainsi d’établir la présence (ou non) d’un « bricolage » identitaire.
Pour ce faire, notre unité d’analyse sera essentiellement focalisée sur les militantes présentes dans le milieu associatif, notamment celles de l’Arab Women’s Solidarity Association-Belgium. Cette « association féministe, laïque et mixte qui milite pour la promotion des droits des femmes originaires du monde arabe » est fortement présente à de nombreuses conférences, évènements culturels et manifestations. Le terrain choisit est celui de la Belgique francophone, et l’intervalle temporel de notre travail se situera à partir 2004, moment de l’adoption de lois et règlements anti-burqa en France et en Belgique qui ont soulevé de nombreux débats, notamment dans la communauté musulmane.
En conclusion, malgré d’éventuelles difficultés de terrain (sujet récent et controversé, et possible difficulté d’accès aux personnes que nous voulons interviewer), c’est avec un grand enthousiasme, que nous espérons mener au mieux cette recherche.
[1] Fadoul Karim, « Le port de la burqa interdit ». La Dernière Heure. Consulté sur http://www.dhnet.be/actu/belgique/le-port-de-la-burqa-interdit-51b7cb71e4b0de6db98e9a20 le 27/02/2018
Vanessa Pereira, Anaïs Geudens, Jonas Lefebvre, Mazarine Brassart