Billet individuel de C. Lecomte [Groupe 4] : Un troisième genre…se définir comme neutre.
Un troisième genre…se définir comme neutre
Notre travail s’interroge sur la manière dont, en 2018, les médias télévisuels belges francophones traitent les stéréotypes de genre à travers leurs publicités. De ce fait, le point de départ de ce travail fût de clarifier ce que nous entendions par « stéréotypes de genre » en se penchant notamment sur la définition des concepts de « stéréotypes », « genre » et « sexe ».
J’ai décidé pour ce billet personnel de mener une réflexion autour du genre et du sexe. Le genre est considéré comme « l’ensemble des caractéristiques et comportements qu’une société donnée associe et attend de façon différente des femmes et des hommes, c’est notre notion de masculinité et féminité » (Burr, 1988). D’autres auteurs parlent eux de « sexe social » à ne pas confondre avec le « sexe biologique ». Dans le cadre notre travail, nous nous intéressons aux stéréotypes de genre, tant masculin que féminin. Concernant le sexe, c’est « un mot qui fait référence aux différences biologiques entre mâles et femelles » (Oakley 1972).
Pourquoi avoir choisi de consacrer mon billet personnel au genre et au sexe ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui, le genre et le sexe ne se résument plus à cette distinction binaire masculinféminin mais qu’un troisième genre/sexe a fait son apparition il y a quelques années. Ce que certains ont appelé « le genre neutre » ou le « non-binaire ». D’autres auteurs parleront eux d’un « troisième sexe », expression que nous devons à Bernard Saladin d’Anglure, dans les années 1980, ou d’une « troisième identité sexuée» comme formulée par Corinne Fortier dans Intersexués : le troisième genre en question en France et au-delà.
Par cette nouvelle réalité, il y a donc une remise en question de la prédominance du sexe et du genre comme ne pouvant être que féminin ou masculin. Cette reconnaissance d’un troisième sexe/genre concerne une réalité vécue par des personnes connaissant une indétermination du sexe à la naissance, autrement dit, l’enfant nait avec les deux sexes. De ce fait, il n’est ni homme ni femme, il est les deux. Pour déterminer le sexe, les médecins se réfèrent à une série de critères médicaux permettant de faire un choix entre garder le sexe masculin ou féminin. Il semblerait que cette situation concerne 1 enfant sur 1000 selon les chiffres avancés par la RTBF, et selon les NationsUnies, entre 0,05% et 1,7% de la population mondiale serait interséxuée.
Que dire de la reconnaissance officielle de ce troisième sexe/genre ? L’Allemagne pourrait, d’ici fin 2018, être le premier pays européen à proposer la reconnaissance d’un troisième sexe sur les registres de naissances avec une case dénommée « autre », « divers » ou « neutre » . Cependant, depuis 2014, elle autorisait déjà de laisser une case vierge concernant le sexe à l’état civil. A ce jour, la liste des pays reconnaissants le troisième genre/sexe est assez rapide à dresser car nous n’en comptons que 5 : l’Australie, le Népal, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan et l’Inde.
Pour plus d’informations sur le sujet, je vous renvoie à ces articles très intéressants : FOSTIER, C., « Intersexués : le troisième genre en question en France et au-delà », in Socio, 9 | 2017, 91-106. TV5 MONDE, «Choisir son genre: masculin, féminin, autre », en ligne, https:// information.tv5monde.com/terriennes/choisir-son-genre-masculin-feminin-autre-3084
RTBF.BE, « Enfants intersexués: « Il faut laisser le choix du sexe à plus tard », en ligne, https:// www.rtbf.be/info/societe/detail_enfants-intersexues-il-faut-laisser-le-choix-du-sexe-a-plus-tard? id=8071605