Billet individuel Salomé Garcia: l’identité européenne, un apprentissage mutuel.
Lors de nos entretiens, un argument est souvent revenu dans les discussions sur l’identité européenne. En effet, la plupart des interrogés nous ont répondu que le voyage et le fait d’avoir quitté leur ville natale avait grandement participé à la construction de leur identité européenne.
Beaucoup nous ont avoué que si ils n’avaient pas voyagé, ils ne se sentiraient pas européen de la même manière.
Le fait de partir vivre dans un autre pays, de rencontrer des personnes étrangères, ou bien d’étudier dans un environnement internationale, sont tous des facteurs allant dans le sens d’une proximité entre citoyens européens.
Une question s’est alors posée : est-ce le voyage en lui-même ou bien la rencontre avec des personnes étrangères qui forment l’identité européenne ?
Il n’est pas aisé de choisir l’un ou l’autre, puisque d’une manière générale, les deux vont de paires. Lors de voyages, nous sommes amenés à faire des rencontres, ces dernières forment notre identité, mais rien ne serait arrivé si l’on n’était pas parti au départ.
Nous insisterons alors sur le cosmopolitisme comme un pré-requis dans la formation de l’identité européenne, du moins pour les personnes que nous avons interrogées. Les liens formés entre les citoyens européens leur permettent de se sentir plus proches les uns des autres, en effet, on connaît mieux son voisin lorsqu’on le rencontre.
Notre postulat de départ faisait état de cette hypothèse concernant l’impact de la socialisation sur la formation de l’identité européenne, et il s’est avéré exact.
Les britanniques partis à Bruxelles ont eu l’opportunité de côtoyer des personnes de nationalités différentes, que ce soit au sein de leur travail ou bien en dehors.
Ces rencontres lorsqu’elles interviennent hors du lieu de travail, se font notamment pendant les afterwork, les stagiaires se réunissent alors et sortent ensemble pour prendre un verre.
C’est précisément dans ces moments que les individus sont amenés à échanger, à se découvrir l’un l’autre et donc, à en apprendre plus sur le pays de chacun.
La formation d’une identité commune est donc également un apprentissage mutuel.
C’est en prenant connaissance de la culture de chacun que l’on construit son identité européenne. Cela est encore plus vrai lorsque cet apprentissage n’est pas fait au sein de l’école ou bien lors d’un voyage touristique, mais vraiment lors de rencontres de proximité entre citoyens européens.
C’est donc ici que nous insistons sur la notion d’amitié dans les relations qui joue un rôle essentiel. Les britanniques interrogés nous ont dévoilé que c’était cette relation proche qui leur avait permit d’approfondir leurs connaissances sur la culture de l’autre, mais aussi de s’ouvrir encore plus.
C’est donc après nos nombreux entretiens que nous pouvons affirmer que la socialisation a un impact sur la formation de l’identité européenne. Ce fût intéressant de finalement s’apercevoir que ces personnes avec des « background » parfois très différents, provenant de milieux sociaux très différents aussi, confirmaient que leurs amitiés avaient joué un rôle déterminant.