[Groupe 3] Billet collectif n°1 : L’importation du conflit israélo-palestinien en Belgique

[Groupe 3] Billet collectif n°1 : L’importation du conflit israélo-palestinien en Belgique

Depuis de nombreuses années déjà, le conflit israélo-palestinien a dépassé ses frontières territoriales. On remarque que, dans de nombreux pays européens, une « importation » du conflit a eu lieu. Le terme d’ « importation du conflit » renvoie ainsi aux mécanismes de résonance d’un conflit sur un territoire national autre que celui du conflit initial, que l’on fasse référence à des phénomènes violents ou non[1].

Grâce à cette définition de Marc Hecker, on observe que c’est ce qu’il se produit en Belgique, puisque cette sensibilité aux problèmes israélo-palestiniens est relativement forte et les mobilisations sont nombreuses. Et c’est à la suite d’événements marquants que cette question a pris une dimension plus grande dans le débat public et que le terme « d’importation du conflit » a commencé à se répandre. En effet, un conflit entre les deux communautés est bien présent sur le territoire belge. Les associations et groupes militants juifs et musulmans ou arabes se mobilisent à travers différents types d’actions, comme par exemple des manifestations. En revanche, un autre constat est à souligner : le citoyen « lambda », qui est plus ou moins informé sur le sujet, semble également prendre position pour l’un ou l’autre des deux Etats concernés. La question de conflit va au-delà de ceux qui s’engagent dans cette lutte politico-religieuse ou de ceux qui se sentent concernés, de près ou de loin.

Un véritable débat public est alors né et l’opinion publique qui en découle tend à se bipolariser.

Cette « importation du conflit » et donc cette prise de position évidente par les citoyens européens et plus spécifiquement ici par le peuple belge n’est pas anodin. Plusieurs raisons semblent être à l’origine de ce phénomène grandissant.

C’est à partir de ce constat que nous avons décidé de travailler sur le sujet de l’importation du conflit israélo-palestinien, dont la question de recherche, plus précise, est la suivante : « Existe-t-il une bipolarisation, chez les étudiants de Science Politique de l’ULB, sur ce conflit ? ».

Il s’agirait ici de constater, sur la base d’un échantillon spécifique, l’existence d’une prise de position et d’une bipolarisation sur cette question de politique internationale. Si cette hypothèse s’avère confirmée – comme nous le démontre, à une plus grande échelle, la littérature scientifique[2], l’opinion publique et les médias[3] – nous souhaiterions connaître les variables et facteurs qui engendrent une telle prise de position. Le travail serait donc de comprendre comment un étudiant en Belgique peut se positionner sur une question internationale de grande ampleur et quelles sont les raisons qui ont pu l’influencer dans son choix.

Pour des raisons de faisabilité et d’accessibilité, nous avons choisi de solliciter les étudiants de Science Politique de l’ULB uniquement. Ces étudiants semblent avoir un avis spécifique sur le sujet de par leurs niveaux d’études et le domaine étudié. Nous  partons du présupposé qu’ils sont, en général, assez informés sur la question du conflit israélo-palestinien. La réalité observée grâce à notre enquête sera influencée par le contexte dans lequel les individus se trouvent. Il serait donc intéressant d’en identifier les facteurs influençant l’importation du conflit

En ce qui concerne la méthode employée dans notre enquête de terrain, nous hésitons entre la réalisation d’entretiens ou de questionnaires.En effet, nous estimons que, lors d’un entretien, ce sujet assez controversé pourrait provoquer une certaine gêne chez l’étudiant qui le pousserait à ne pas faire transparaitre ses réelles prises de position. L’enquête serait ainsi biaisée. En revanche, bien que le questionnaire permette une moindre connaissance sur les représentations des sujets observés, il peut être rempli sans la présence du chercheur et peut, de ce fait, rendre une réponse plus fiable à ce que pense l’étudiant sur le sujet.

Billet de Laurie Dreiss, Elisa Nicolle, Khadija Aissa, Marion Machu et Fabian Knörzer.

[1] Hecker Marc, Intifada française (Paris: Ellipses, 2012), 399.

[2] Bauer Alain, “Entre prudence et dignité: débattre du conflit israélo-palestinien” Revue internationale et stratégique no. 58 (2/2005): 67-70.

[3] Lamfalussy Christophe, « Des juifs et musulmans belges veulent  recréer des liens”, Lalibre, 15 juin 2015.

Szoc Edgar, “Le conflit israélo-palestinien en Belgique : une importation par procuration”, consulté 16 octobre 2018

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