[Groupe 2] Billet collectif n°1 : La gouvernance horizontale, égalitaire et inclusive de l’ASBL Communa à Bruxelles, vers moins d’inégalités ?

[Groupe 2] Billet collectif n°1 : La gouvernance horizontale, égalitaire et inclusive de l’ASBL Communa à Bruxelles, vers moins d’inégalités ?

L’association Communa est une ASBL créé à Bruxelles en 2013 par un groupe d’étudiant désirant “vivre autrement”. Dans un contexte de gentrification et de précarité au logement, son objectif principal est de prendre possession des bâtiments inoccupés de la ville afin de les mettre à la disposition des habitants. L’association a comme aspiration de faciliter l’accès à des logements à la fois décents et abordables à des particuliers, mais également à des organismes comme des associations ou des artistes afin qu’ils puissent disposer d’espaces libres pour développer leurs projets. Par ce biais, ils tentent de réduire les impacts néfastes liés à l’inoccupation des bâtiments. Enfin, par delà cette vocation première, l’association vise à créer de véritables communautés de vie, caractérisées par une mixité sociale et par la participation de tous aux processus décisionnaires.

L’enquête essaiera d’analyser ces formes de gouvernances horizontales, égalitaires et inclusives au sein de l’organisation et du processus décisionnel.  Notre démarche est double, d’une part, d’analyser la mise en oeuvre de cette gouvernance prônant l’égalité, qu’elle soit sociale, économique ou de genre et la démocratie. D’autre part, d’en mesurer la réussite et dans le cas contraire, les entraves à ce modèle. Communa expérimente un schéma de « nouvelle société », qui se veut à part, ou du moins, en opposition avec les formes d’organisations de la société civile actuelle. Par ailleurs, ce sujet semble d’autant plus pertinent dans la mesure où les formes de démocraties participatives connaissent un réel engouement au sein de la société civile. Elles constituent une voie de réponse apportée par certaines organisations, à différentes échelles, face à la demande croissante des individus à participer au processus de décision.

Au niveau méthodologique, deux méthodes seront utilisées. La première méthode est l’observation ethnographique non-participante dans le cadre de laquelle il s’agira d’observer en situation quels sont les modèles de gouvernance qui prennent place dans les différents lieux d’activité de Communa. En effet, bien que gérée au quotidien par un « équipage », l’ASBL Communa accorde une certaine autonomie aux différentes communautés occupantes des bâtiments puisque celles-ci sont libres de choisir leurs propres modèles de gouvernance. On aura donc trois niveaux d’observation : l’organisation politique de l’équipage, l’organisation politique des différents lieux et l’articulation du processus de prise de décision avec la participation des différentes composantes de « l’écosystème ». La seconde méthode réside dans la réalisation de plusieurs entretiens qualitatifs semi-directifs qui seront menés à la fois avec des membres de l’équipage, des occupants mais aussi des volontaires. Ces entretiens seront individuels et collectifs.

Notre enquête s’inscrit dans une démarche hypothético-déductive, c’est-dire que nous formulerons a priori certaines hypothèses dont nous testerons la validité lors de notre enquête. Néanmoins,  nous ne sommes pas dans approche positiviste, dont les chercheurs de ce courant ont pour habitude l’utilisation de cette démarche. Nous considérons que les faits sociaux sont construits et que le contexte et l’environnement des individus peuvent les influencer. C’est-à-dire que l’organisation horizontale et inclusive peut être plus difficile à mettre en oeuvre, en raison des schémas de nos sociétés qui nous ont appris une forme de verticalité et une reproduction des inégalités. Ainsi, l’approche théorique retenue est celle de l’interactionnisme symbolique avec des postulats constructivistes. Ces modèles nous semble pertinents pour appréhender ce type d’enquête de terrain et notre cas d’étude. L’interactionnisme symbolique permet d’étudier l’interaction entre ces acteurs au sein des lieux participatifs. Notre niveau d’analyse est double, d’une part, un niveau microsociologique, qui permettra de nous focaliser sur les individus et leurs parcours. D’autre part, un niveau méso avec lequel nous allons nous concentrer sur la structure et sur son organisation. Par ailleurs pour contextualiser notre enquête nous serons à une échelle macro, notamment pour expliquer les inégalités au logement et la gentrification à Bruxelles.  Néanmoins, cet aspect n’est pas le coeur de notre enquête.

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