[Groupe 4] Billet collectif – L’émergence de la notion de “précarité étudiante” dans la presse francophone belge à partir de novembre 2020.

[Groupe 4] Billet collectif – L’émergence de la notion de “précarité étudiante” dans la presse francophone belge à partir de novembre 2020.

Dans le cadre du cours « Méthode d’enquête de terrain », nous avons été amenés à traiter de la thématique des « inégalités ». Dès lors, notre choix s’est porté sur l’émergence de la notion de « précarité étudiante » dans la presse francophone belge à partir de novembre 2020. En effet, ce sujet est un problème sociétal plus ancien, exacerbé à la suite de la crise sanitaire du Covid19 (Dequiré, A.-F. 2007). Ainsi, nous avons choisi d’effectuer cette enquête en raison de sa contemporanéité. Rapidement, nous avons constaté le thème récurrent de la crise étudiante dans la presse, suivi à la fin du mois de novembre 2020, de l’apparition dans les médias de la notion de précarité (Cordazzo, P. & Sembel, N. 2020). En conséquence, la notion d’inégalité semble, comme explicitée dans la presse écrite, conduire à l’accroissement de la précarité. 

De ce fait, nous concentrons notre travail sur l’apparition de ce terme au sein de la presse, mais également sur la manière dont lesdits journaux ont relayés l’information. De plus, nous remarquons que les médias traditionnels ont commencé à parler de cette précarité à la suite de nombreuses créations de comptes privés sur le réseau social « Instagram », ce dernier relayant témoignages et manifestations étudiantes. Cela nous permet de comprendre comment les articles participent, de manière séquencée, à la création d’un nouveau problème sociétal. Partant de ce postulat, notre question de recherche est la suivante : pourquoi les « inégalités » ont-elles laissé place à la notion de « précarité étudiante » dans la presse francophone belge à partir de novembre 2020 ? Cette question est abordée au travers d’une approche dite constructiviste, qui peut s’expliquer comme suit : les rapports entre individus et groupes façonnent les interactions sociales, la pratique découlant de ces dernières. Ce faisant, il n’existe pas de réalité universelle, chaque individu construit la sienne selon son vécu. Ce constat nous amène à proposer l’hypothèse suivante : la presse traditionnelle a commencé à traiter le sujet de la précarité étudiante à la suite de nombreux témoignages partagés sur les réseaux sociaux. 

De ce point de vue, et partant de cette hypothèse, la méthode déductive nous semble idéale. Nos recherches ont pour objet l’illustration d’un cas typique par le biais d’une étude comparative, reposant sur la presse francophone belge. Les presses sélectionnées sont les suivantes : la Libre Belgique, le Soir, la Dernière Heure (DH) et le Vif/ L’express, et ce, en raison des différents groupes auxquels ces journaux appartiennent. La Libre et la DH appartiennent au groupe IPM, le Soir appartient quant à lui au groupe Rossel et enfin le Vif/ L’express au groupe Roularta. Ces derniers n’ont pas le même lectorat, ni la même accessibilité (gratuit ou payant). Au sein de ces journaux, dix articles sont sélectionnés et constitueront notre corpus de recherches. Pour étayer ces recherches et procéder à la vérification de notre hypothèse, le réseau social « Instagram » va nous servir d’appui, en portant une attention toute particulière à la création de comptes spécialisés dans le relais de la parole d’étudiants. À cet égard, notre corpus se compose d’articles écrits, rédigés dans les journaux cités plus haut, qui sont sélectionnés de manière aléatoire. Ainsi, cela nous permet d’effectuer une analyse sur des cas qui sont comparables sans risquer un quelconque biais de sélection de la part des chercheurs. 

Le choix des bornes chronologiques participe de facto à la comparaison. L’analyse débute en novembre 2020, lorsque la notion de précarité étudiante succède à celles des inégalités, et ce, jusqu’en mars 2021. De surcroît, la stratégie de recherche choisie est de type longitudinal, dans le but de comparer des cas similaires, à plusieurs périodes données dans le temps. Afin de rester fidèles à notre cadre théorique constructiviste, nous avons choisi la méthode de recherche documentaire comme collecte de données. Elle se fait de manière qualitative afin de faire émerger un schéma conceptuel, montrant de quelle manière la presse francophone belge a commenté la précarité étudiante liée au Covid19. Pour ce faire, et comme précité, nous collectons les types de documents qui s’écrivent dans la presse francophone. De plus, nous exploitons toutes les informations supplémentaires utiles à la vérification de notre hypothèse sur le réseau social « Instagram ». Ce faisant, nous regroupons les témoignages récoltés sur ce réseau social, ainsi que les articles parus dans les journaux sélectionnés. Ceci permettra d’observer la corrélation, ou non, entre l’apparition de ces témoignages sur « Instagram » et le changement de discours apparus dans les médias. Nos documents sont donc de type publics non officiels pour les articles de presse, et également de type « littérature grise » concernant « Instagram ». 

De fait, l’analyse sera de type « méso », en raison de l’analyse d’un groupe spécifique, soit les étudiants belges se trouvant dans des situations précaires exacerbées par la crise du covid19. Enfin, l’analyse de données consiste en une analyse de discours et de contenu, réalisée de manière qualitative, majoritairement sur les articles de presse, regroupés par date de parution, et sur une légère analyse de réseau social en amont. La diversité est recherchée, ce qui implique une utilisation indirecte des éléments récoltés. Notons également, et ce, au regard de notre approche théorique, que la sélection de différents journaux nous est préférable, puisque la presse est elle-même porteuse d’idées.

BIBLIOGRAPHIE:

Dequiré, A.-F. (2007), « Le monde des étudiants : entre précarité et souffrance », Pensée plurielle, vol.14, n°1, pp.95–110.

Cordazzo, P. & Sembel, N. (2020), « Quand la marge interpelle la norme », Agora débats-jeunesses, vol.86, n°3,pp. 43–60.

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