[Groupe 8] Billet de blog n°1 : Mémoire (dé)coloniale dans les familles

[Groupe 8] Billet de blog n°1 : Mémoire (dé)coloniale dans les familles

Fouchard Laurine, Licata Ornella, Lushiku Noël-Samuel, Mbouopda Yaëlle, Turculet Vlada.

Depuis les années 2010, une vague de témoignages ont émergé au sujet de la reconnaissance du statut post-colonial des enfants métis issus de la colonisation belge en République démocratique du Congo, au Burundi et au Rwanda. Ces témoignages évoquent le passé colonial belge, pointant des pratiques des autorités coloniales belges concernant le traitement d’enfants nés de parents congolais, burundais ou rwandais (notamment la mère) et belges (majoritairement le père, des militaires ou des représentants coloniaux), dans des conditions plutôt ambiguës.

Si au départ, les autorités coloniales belges cherchent à étouffer ces naissances, lors de la décolonisation, les enfants issus de ces « unions » sont pour beaucoup enlevés à leur mère, envoyés dans des pensions en Belgique ou placés dans des familles d’adoption belges. Le déracinement est l’une des principales conséquences de ces pratiques, souvent abordée dans les divers témoignages d’enfants métis issus de la colonisation. A ce déracinement s’ajoute aussi la reconnaissance identitaire qu’attendent les individus appartenant à ce groupe social, de la part de l’Etat belge, qu’ils désignent comme responsable, d’une certaine manière, d’un manquement à leur construction identitaire : la question de leur double identité dans leur intégration sociale à la société belge. C’est notamment ce que nous essaierons de comprendre par cette enquête : comment se construisent et s’intègrent ces individus au cours du temps dans la société belge ?

  1. Le sujet / sous-thème :

Mémoire (dé)coloniale dans les familles.

La mémoire dé-coloniale au sein des structures familiales : le cas des enfants métis issus de la colonisation de la R.D.C.

La question de recherche :

Comment les “métis coloniaux” issus de la République démocratique du Congo ont-ils construit leur identité (sociale) en Belgique ?

Le(s) cas d’étude / la population :

Associations d’enfants métis en Belgique (ex : Association des métis de Belgique) ; population d’individus ayant entre 40 et 60 ans (± 10 ans).

  1. Concepts, auteur.ice.s/ travaux ou références utiles (3-5) ?

Auteur.ice.s :

  • Assumani Budagwa, Noirs-Blancs, Métis. La Belgique et la ségrégations des Métis du Congo belge et du Rwanda-Urundi (1908-1960)
  • Amandine Lauro

Concepts : Mémoire coloniale ; Double Identité ; Colonisation ; Enfants métis (famille) ; Crimes coloniaux (pouvant être lié au génocide).

Références utiles :

  • Hennes, D. (2014). L’identité des métis belges : entre post-colonisation africaine et globalisation européenne (note de recherche). Anthropologie et Sociétés, 38(2), 211–227p.
  • Vervoort J. (2023). “Le Belgique face à son passé colonial : l’affaire des enfants métis et la qualification de crime contre l’humanité”, La Revue des droits de l’homme, n°23, 32p.
  • Heynssens S., (2012). “Entre deux mondes. Le déplacement des enfants métis du Ruanda-Urundi colonial vers la Belgique”, Revue d’histoire de l’enfance “irrégulière, 22p.

  1. Collecte de données : quelles sont les données que vous souhaitez collecter, où se trouvent-elles ?

Nous souhaitons notamment recueillir des témoignages d’individus, au sujet de leurs trajectoires et expériences individuelles, dans le but de comprendre comment se sont-ils “construits” et “intégrés” dans la société belge, au vu de leurs origines. Majoritairement, nous souhaitons recueillir ces données chez des membres d’associations regroupant des “enfants métis issus de la colonisation” et leurs descendants.

  1. Méthodes de collecte : comment obtenir les données/ le matériau empirique ?
MéthodeMéthode principale/secondaire ?Lieu/source ? Nombre et nature des contacts existants / à établir ?Quantité/ nombre d’unités
Observation  Secondaire  Associations, pendant réunions ou évènement avec leurs membres (à voir pour le nombre d’association, max 2)2 ou 3
Entretiens  Principale  Associations, environ 6 contacts à établir avec des membres.6 ou 7
Focus groups  x    x  x
Questionnaires    x    x+ méthode d’administration ?        
Sources primaires : écrites, audio, vidéos, réseaux sociaux    SecondairesDocumentaires Articles de journaux Blogs Podcasts    Multiple          
Autre(s), préciserx  xx
  1. Méthodes de traitement et analyse des données : comment allez-vous organiser et analyser les données ? Si pertinent (traitement quanti), quel logiciel allez-vous utiliser ?

Observations : seront menées par 2 personnes ; des rapports seront faits par chacun des observateurs, puis nous mettrons en commun et nous établirons un rapport global. Analyse : les observations viendront en soutien et en approfondissement des entretiens, dans le but mettre en lumière d’autres aspects non abordés également lors des échanges plus structurés.

Entretiens : seront menées par 2 personnes, et la retranscription sera effectuée par 1 personne. Analyse : les entretiens seront nos sources principales, dont le but est de schématiser la construction sociale et identitaire individuelle par rapport à la mémoire coloniale (aux conséquences de la colonisation) des individus interrogés.

Sources primaires : seront pour beaucoup des recherches individuelles et personnelles, qui seront par la suite proposée et résumée au groupe, puis mises en commun avec d’autres recherches ainsi qu’avec les analyses des entretiens et des observations. Analyse : vise ici à approfondir et souligner tout ce qui sera observé ou discuté en entretiens (ainsi qu’apporter des informations pouvant emmener à d’autres questionnements, et possiblement élargir le sujet au-delà de notre cas d’étude).

  1. Difficultés anticipées (langues, accès, autres ?) et comment les surmonter ?
  • Accession aux associations et à leurs membres → Contacter plusieurs associations (augmenter les chances d’avoir des retours positifs de 1 ou 2 associations sur 5 demandes).
  • Possibilité d’accéder et de faire des entretiens avec la population masculine → Utilisation des observations comme biais d’échanges et de discussions avec ces individus.
  • Aspect émotionnel : « intrusion » dans l’histoire personnelle → Utilisation d’un vocable approprié aux émotions individuelles ; objectivisation des enquêteurs par rapport au vécu des enquêtés ; choix des enquêteurs (genre, ethnie, etc.) dans la prise en charge des entretiens.
  • Âge des enquêtés : accession des enquêtés par les enquêteurs (plus jeunes) → Démontrer notre intérêt et notre volonté d’apprendre. 
  1. Calendrier de travail et division du travail au sein du groupe : tâches à effectuer, par semaine, jusqu’à remise du rapport final.
Mois Semaine Tâches (incluez-les toutes de façon exhaustive et précise : prise de contact, passage de questionnaires, réalisation d’entretiens, analyse de contenu, etc.)
Mars 26 (08/03) Recherches sur des cas d’études (recherches d’associations) + commencer la prise de contact
 27 (16/03) Continuer la prise de contact → premiers échanges Premières observations : fonctionnement de l’association ; échanges avec l’administration associative (si possible)
 28 (23/03) Observations
 29 (30/03) Observations
Avril 30  Entretiens
 31 Entretiens + structuration des éléments d’analyse → début rédaction de l’enquête  
 32 (20/04) Derniers entretiens → peaufiner la rédaction de l’enquête/travailler sur la présentation  
 33 (27/04) Présentation orale  
Mai 34 (04/05)  Présentation orale

Répartition du travail par membre du groupe (quantités de questionnaires / entretiens / tâches)

Nom  Tâches 
 Ornella Entretiens, observations (min. 1) + Analyse des matériaux
 VladaEntretiens, observations (min. 1) + Analyse des matériaux
 LaurineEntretiens, observations (min. 1) + Analyse des matériaux
 NoëlEntretiens, observations (min. 1) + Analyse des matériaux
 YaëlleEntretiens, observations (min. 1) + Analyse des matériaux

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