[GROUPE 6] : Billet Collectif N2 : Les identités des étudiants à l’école européenne d’Uccle (EEB1)
Notre question de départ était : “Dans quelle mesure l’identité des élèves et leurs sentiments d’appartenances et d’entre-soi basé sur la nationalité sont-ils influencés par l’école européenne ?”. Notre hypothèse était qu’à force d’être confrontés à tant de nationalités, de cultures et de langues différentes , les élèves ne se sentaient jamais vraiment complètement de leur propre nationalité.
Pour répondre à cette question nous avons divisé l’analyse de nos résultats en 3 parties:
- Le sentiment d’appartenance nationale (individuel) : dans cet axe nous tenterons de comprendre comment le fait d’être dans une école européenne et d’avoir peut être des parents de deux nationalité différentes leur permet de créer une identité nationale. En ont-ils une ? En ont-ils plusieurs ? S’articulent-elles ou sont-elles en conflits ? Ou alors ont-ils une identité propre aux élèves européens ?
- La vie sociale au sein de l’école : dans cette partie le but est de comprendre comment les différentes nationalité/sections socialisent. Il y a-t-il de la mixité ou sont-ils constamment avec les personnes de leurs nationalité ? Comment communiquent-ils entre eux ? De quelle nature sont leurs rapports ?
- La structure/l’action de l’école en elle-même : enfin, la dernière partie essaye de comprendre le rôle de l’école et son action. Promeut-elle la mixité des nationalités ? Ou alors on contraire participe-t-elle au cloisonnement des sections ? Existe-il des activités extra-scolaires ?
En ce qui concerne la collecte de données, nous avons choisi deux méthodes : la méthode qualitative à travers un focus groupe, ce qui nous permet d’étudier les relations sociales entre les personnes présentes (et dégager des axes de réflexions). Et la méthode quantitative à travers des questionnaires en ligne qui nous permet de faire des statistiques.
Concernant le focus groupe, il se composait de 4 élèves .
- L’élève 1 : né d’un parent espagnol et d’un parent italien , élève de la section italienne dans l’année S6.
- L’élève 2 : né d’un parent italien et un parent Danois. Élève de la section Italienne dans l’année S7
- L’élève 3 : né d’un parent Belge et d’un parent Italien . Élève de la section italienne dans l’année S6
- L’élève 4 née d’un parent Français et d’un parent Allemand
Les questions posées durant le focus groupe relevaient des trois axes (sentiment de nationalité , vie sociale et structure de l’école) et étaient également une sources d’information empirique concernant le fonctionnement des école européennes.
Nos observation principales pendant le focus furent les suivantes :
- Le fait d’avoir plusieurs nationalités et de fréquenter une école européenne ne conduit pas à un sentiment de flou (pour la plus part des interrogés) ; ils voient cela comme quelque chose d’additionnel/intégrant à leur personnalité.
- Les élèves n’ont pas de stéréotypes sur toutes les sections mais plutôt sur les grands états de l’union européen )France , Espagne, Allemagne) et sur les classes/pays à l’écart (Hongrie Pologne )
- Une réelle ouverture intervient deux ans avant la fin des humanités (vers 16/17 ans) quand les élèves doivent choisir des options car toutes les sections vont être mélangées pour ces cours optionnels. Par contre le cercle d’amis proche reste en grande majorité de la même nationalité. On peut relié cette observation avec le concept d’entre soi de Sylvie Tissot ( 2014) .
- Il y a un désaccord des interrogés sur la langues qu’il parlent entre sections : cela se joue entre le français et l’anglais.
- Il y a une réel tension entre administration et professeurs qui représentent la tension entre nationale et Union européenne.
Le focus group s’est très bien déroulé : les élève parlaient et développaient leurs propos volontairement. La seule petite difficulté à laquelle on ne s’attendait pas était le manque de concentration et les fous rires durant les discussions mais rien d’étonnant pour des adolescents de 16/17 ans.
Concernant le questionnaire, nous avons reçu 36 réponses. Les questionnaires se déroulaient en ligne et ont été partagés par les élevés faisant partie du focus groupe. Les questions portaient également sur nos trois axes mais il s’agissait de réponses plus courtes évidemment.
Nos observations principales à la suite du questionnaire sont les suivantes :
– Les liens familiaux et la proximité avec celle-ci contribue fortement au sentiment d’appartenance à une nationalité.
– Il est commun pour les élèves de l’école européenne d’avoir des parents de deux nationalités différentes
- Bien que la majorité des élèves soit né en Belgique, ils s’identifient à une autre nationalité. Le lieu de naissance influence très peu le sentiment national. Cela est intéressant car remet en question la théorie de Dubet et Martuccelli énoncée dans leur étude « Théories de la socialisation et définitions sociologiques de l’école ». En effet les deux auteurs déclarent que la personnalité, le système social et la culture des individus sont intimement imbriqués, permettant d’établir des liens étroits entre les parcours individuels et les processus collectifs. Or, dans nos résultats, cette logique n’est pas aussi évidente. Certes, les liens entre parcours individuels et processus collectifs sont étroits, mais cela n’empêche une démarcation d’identités.
- Les élèves de différentes sections se fréquentent énormément
– Le cursus scolaire n’augmente pas grandement la compréhension des institutions européenne.
-Les cours à options permettent une réelle mixité des nationalités.
- L’école organise des voyages scalaires à travers L’Europe.
Il y a malgré tout des limites à notre enquête, notamment le fait que les élèves tant bien dans le focus groupe que dans le questionnaire étaient majoritairement des élèves italiens.
Deuxièmement, le nombre limité de réponse au questionnaires ne permet pas la production de statistiques fiables et généralisables. Et finalement, l’absence de réponse de l’administration peut nous donner des résultats biaisés par l’expérience des élèves.