[groupe 8] Billet collectif n°1 – Inégalités de logement : le reflet de la mixité sociale dans la commune de Molenbeek
Depuis de nombreuses années, la ville de Bruxelles fait face à des changements urbains et démographiques très notables. En effet, plusieurs quartiers, de part et d’autre du canal, ont fait l’objet de politiques publiques de mixité sociale visant à les redynamiser.
La mixité sociale fait référence à la coexistence sur un même espace de groupes sociaux aux caractéristiques diverses. Ainsi, ce concept appliqué à l’habitat, se traduit par des quartiers hétérogènes où vivent des personnes de niveau de vie, de cultures, ainsi que d’origines variés. Elle peut s’apprécier à différentes échelles telles qu’un immeuble, un ensemble d’habitations, un quartier, etc…
La mixité sociale est au coeur des politiques de logement depuis la création de la région de Bruxelles-Capitale. Dans le cadre de notre enquête, nous avons choisi de nous focaliser sur la commune de Molenbeek Saint-Jean qui a été l’objet d’un programme de revitalisation sur la période 2014-2018, intitulé « Contrat de quartier durable Petite Senne ». Ce découpage géographique couvre un périmètre qui s’étend de part et d’autre du canal. Il englobe le quartier Heyvaert jusqu’à sa frontière avec Anderlecht et se prolonge vers la rue de Birmingham, la chaussée de Ninove et la rue du Cheval Noir. De nombreux réaménagements sont prévus dans cet espace tels que la reconversion de bâtiments existants, la re-dynamisation des commerces ainsi que l’activation d’entrepôts et espaces à l’abandon.
Si la mise en place de politiques de rénovation urbaine dans les quartiers populaires est justifiée par l’introduction de mixité sociale et la revitalisation socio-économique, nous souhaitons à travers cette enquête établir un constat des impacts de ces politiques. Ainsi nous souhaitons nous demander dans quelle mesure les politiques de revitalisation ont-elles favorisé la mixité sociale dans le cadre du programme « Contrat de quartier durable Petite Senne » 2014-2018 ?
Afin de répondre à cette question, nous comptons adopter une approche constructiviste qui vise à déconstruire le discours sur la mixité sociale avancé par la sphère politique. En outre, nous confronterons les perceptions des acteurs politique à celles des acteurs locaux face aux effets du programme de revitalisation de la Petite Senne. Ainsi nous tenterons d’établir si les politiques de mixité sociale mises en place dans ce quartier ont eu les effets escomptés. Pour ce faire, nous avons tout d’abord rencontré le professeur Van Hamme, de la faculté de Géographie à l’ULB et spécialiste des aspects sociaux de la ville.
Grâce à cet entretien exploratoire, nous avons pu établir l’étalement de notre recherche en 3 phases distinctes.
La première phase consistera à rencontrer des acteurs provenant du monde politique et de mener des entretiens semi-directifs avec ces derniers. Ces acteurs seront sélectionnés en fonction de leurs mandats lors de la période étudiée avec un nombre équivalent d’acteurs de majorités et d’oppositions. Les niveaux de pouvoir concernés seront le niveau communal (Molenbeek) ainsi que le niveau régional (Région de Bruxelles-Capitale). La seconde phase consistera en une série d’observations dans le quartier ciblé. La dernière phase, quant à elle, visera à interviewer des acteurs de terrain, à savoir des cafés, des maisons de jeunes, etc… selon la tournure de nos rencontres avec les acteurs politiques.