Billet de blog n°2. n° de groupe: 12
Clémence Betton, Nor Dahbi Gharbi , Diane Dubarry, Camille Guibout, Marc O’Neill
Notre thème de recherche pour ce cours était les familles d’expatriés: les forces françaises hors de la métropole. Le point de vue que nous voulons observer est celui des femmes de militaire. En effet, nous avons voulu nous intéresser à la façon dont elles ont vécu leur expatriation sur une base militaire française à l’étranger.
Notre question de recherche lors du rendu du premier billet de blog était “Comment l’expatriation de la conjointe militaire réorganise le schéma familial” mais en créant le questionnaire nous nous sommes rendus compte que nous étions plutôt portés sur la décision de partir s’expatrier à l’étranger avec son conjoint militaire (et ses enfants, lorsqu’il y en avait), et sur leurs vies professionnelles. Nous leur avons demandé quels étaient leur parcours professionnel et leur activité professionnelle rémunérée, mais surtout si elles avaient suivi leur conjoint tout en sachant que l’activité professionnelle qu’elles exerçaient avant de partir ne serait pas nécessairement la même que sur la base militaire à l’étranger, ou en rentrant après l’expatriation.
Nous avons voulu savoir si l’expatriation de leur conjoint militaire (et de leur famille quand le cas s’applique) avait changé la trajectoire de leur carrière professionnelle principalement, mais aussi leur trajectoire personnelle dans un second temps.
En ce qui concerne l’état des lieux actuel de notre enquête, nous sommes en difficulté: nous n’avons eu que 8 réponses à notre questionnaire à ce jour. Trois d’entre elles ne sont pas utilisables puisque ce sont des femmes de militaires qui n’ont pas suivi leur mari lors de leur expatriation, ce qui nous fait 5 réponses pertinentes pour notre enquête.
Dans ces cinq réponses, trois de ces femmes sont parties en expatriation à Djibouti avec des enfants, une femme s’est expatriée sur la base du Mali, sans enfant, et une dernière Sénégal et en Allemagne, avec des enfants lors de sa deuxième expatriation. En fonction des réponses, certaines des femmes ont effectué une activité professionnelle rémunérée différente de celle qu’elles avaient avant leur départ, mais d’autres ne l’ont pas changée car le secteur d’activité professionnelle et/ou le salaire qu’on leur proposait était différent.
Afin de récolter ces réponses nous avons principalement contacter l’ANFEM (Association Nationale des Femmes de Militaires) car elle possède une antenne nationale et plus d’une soixantaine d’antennes locales sur tout le territoire français. Nous avons contacté l’association ANFEM Nationale et toutes les antennes locales par e-mail le 5 Avril dernier. N’ayant pas eu de réponse dans les jours suivants – qu’elle soit positive ou négative – nous avons décidé de contacter chacune des associations locales par Facebook Messenger puisque nous avons pu voir que certaines des plus grosses pages (Rennes, Strasbourg…) étaient très actives. Nous avons pu recevoir quelques réponses qui nous demandaient de s’adresser directement à l’ANFEM Nationale, ou qu’elles devaient avoir l’aval de l’ANFEM Nationale avant de diffuser notre questionnaire. Puisque la réponse était un peu générale, nous avons donc décidé d’envoyer un nouvel e-mail à l’ANFEM Nationale le 18 Avril pour avoir leur accord de partager notre questionnaire sur leur page Facebook principalement.
Le 26 Avril nous n’avions toujours pas de réponse et nous les avons relancés lorsque nous étions avec notre responsable, Isaline Bergamaschi. Nous avons finalement reçu une réponse qui nous indiquait qu’elles étaient en congés. Ne connaissant pas la date de fin de leurs congés, nous ne pouvons pas savoir si elles auront la volonté de partager notre questionnaire; ce qui ne nous permet pas de nous appuyer sur leur aide pour obtenir de nouvelles réponses dans l’immédiat – en tout cas avant la date de notre présentation orale le 4 Mai prochain. Nous avons également intégrer un groupe Facbeook “femme de militaires” sur lequel nous avons, par deux fois, publié un post avec le lien du questionnaire. Nous sommes, à ce jour, sans réponse de leur part.
Pendant ce temps, nous avons aussi fait passer le questionnaire à des personnes de nos entourages, comme la mère d’une membre du groupe, qui a donc pu compléter le questionnaire et nous apporter un élément de réponse supplémentaire. Nous avons contacté d’autres associations que l’ANFEM, afin de recueillir un maximum de réponses, telles que Emmyfemmedemili sur Facebook ou Women Forces sur leur site internet et leur réseau sociaux.
Toutefois, nous avons quand même récolté quelques réponses, lorsqu’on regarde la réponse à la question ‘faites-vous partie de l’ANFEM?’. On peut voir que la majorité des réponses est ‘non’. Cela veut donc dire que notre questionnaire est parvenu entre les mains des femmes de militaires sans cette association qui semble plutôt fermée. Certaines femmes se sont décidées à nous aider dans notre enquête et à le remplir de leur côté. Pour ce qu’il en est aujourd’hui, nous attendons de nouvelles réponses entre maintenant et la date de remise du rapport final le 15 Mai. Nous aimerions que le questionnaire circule encore un peu pendant ces deux semaines allouées.
En ce qui concerne la construction de notre questionnaire, nous voulions dans un premier temps répondre à la question portant sur le schéma familial. Nous avons été ambitieux puisque nous voulions aborder trop de questions en même temps, notamment sur la vie des enfants, la vie interne à la dynamique familiale et la vie professionnelle des conjointes. On a donc revu nos objectifs à la baisse, et nous avons choisi de nous focaliser sur la carrière professionnelle des conjointes. Pour ce faire, nous voulions mener des entretiens à la suite des questionnaires. Après échange avec notre responsable, nous avons convenu de procéder simplement aux questionnaires par souci de temps et quantité de travail.
Pour réaliser notre questionnaire nous avons utilisé google form. Il nous est apparu plus pratique quant à la création des questions et il est accessible à tous. L’analyse des résultats est également simplifiée puisqu’il nous a directement donné les statistiques avec des visuels (graphiques). Une des spécificités de notre enquête a été la multiplicité des facteurs d’expatriation : le nombre d’enfants, le nombre d’expatriation, ce qui nous a amené à créer des tableaux à doubles entrées, en se heurtant parfois aux limites de google form.
Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de vous présenter une analyse scientifique de nos résultats d’enquête du fait du manque cruel de réponses. En effet nous en avons uniquement cinq exploitables à ce jour. Cependant, nous pouvons sortir quelques interprétations et/ ou faits remarquables que nous tenons à vous présenter.
Les expatriations sont d’un minimum de 2 ans. Cette expatriation a un impact sur tous les aspects de la vie de ces conjointes. Il est question des aspects de la vie privée comme des projets de grossesse (avancer/différer). Mais aussi leurs carrières professionnelles, elles ont toutes exprimé que cette expatriation a été un frein à leur carrière, et aura un impact négatif sur leur cotisation à la retraite. On peut aussi conclure un certain profil professionnel de ces conjointes de militaire. Si ces femmes effectuaient une activité professionnelle rémunérée avant leur départ en expatriation, elles auront trouvé une activité professionnelle rémunérée sur leur lieu d’expatriation. Même si elles pouvaient travailler, cela ne veut pas dire que c’était dans le même secteur d’activité ou au même statut professionnel.
Notre recherche dans la littérature scientifique nous a permis d’affirmer d’infirmer les résultats obtenus. En effet, dans la littérature scientifique, nos recherches se sont accordées sur le fait que les divorces pendant les missions étaient monnaie courante et se traduisent par des retours anticipés en France des épouses ainsi que de leurs enfants. L’autrice propose en ce sens, que les familles seraient plus épanouies et accessoirement, la mission du militaire pleinement remplie, si les familles étaient plus averties et préparées.
Quant à la question de la rémunération, la majorité des répondantes affirment avoir eu une rémunération plus faible à leur activité professionnelle rémunérée initiale, soit avant le départ. Certaines vivant mal le changement de vie suite à la perte d’un emploi qualifié de plus “intéressant”.
Par ailleurs, dans son discours sur le thème des efforts du gouvernement pour l’emploi des conjoints de militaires, la ministre des Armées, Mme Florence Parly, s’adresse à ces mêmes conjoints en 2020 et soulève des points importants qui sont aussi reflétés dans notre questionnaire. Lorsqu’elle parle du recrutement d’un soldat, elle insiste sur le fait que c’est aussi et en même temps un engagement pour toute une famille.
Notre enquête se trouve très limitée, car comme mentionnée précédemment nous n’avons obtenu que quelques réponses cinq que nous pouvons utiliser à des fins utiles. C’est très peu. Notre idée principale était de recevoir un assez grand nombre de réponses et d’expériences afin d’avoir quelques statistiques générales sur la vie en expatriation des femmes de militaire sur une base militaire à l’étranger; mais avec le peu de réponses reçues nous ne pouvons que les analyser les unes après les autres mais pas les interpréter dans leur ensemble. Notre questionnaire a le mérite d’être très précis, et donc les réponses que nous avons le sont aussi. Ce questionnaire n’est pas suivi d’entretien mais la forme des questions s’y apparente quelque peu puisque très bien dirigées. C’est aussi pourquoi nous ne pouvons qu’analyser les réponses séparément les unes des autres; car les expériences d’expatriation que nous avons pour le moment recueillies sont très différentes les unes des autres, et ne peuvent pas réellement être mises en relation sur tous les aspects et expériences que ces femmes de militaires ont vécus. On voit quelquefois qu’un schéma similaire se dessine (notamment par rapport à leur activité rémunérée sur place, et pendant l’expatriation) néanmoins nous ne pouvons pas faire de statistiques sur leur expérience.
Au 26 Avril nous n’avions que cinq réponses pertinentes, mais nous avons décidé de partager notre questionnaire aux femmes qui avaient précédemment répondu et partagé leurs coordonnées afin qu’elles le diffusent à leur entourage militaire. Depuis, nous avons reçu une réponse supplémentaire qui est tout aussi enrichissante.
Comme rappelé précédemment, notre enquête vise un milieu qui se veut plutôt fermé où les militaires et/ ou femmes de militaires échangent entre eux, mais n’échangent que très peu avec le monde extérieur à cet environnement. Nous avions compté sur de nombreuses réponses afin d’obtenir un gros nombre de résultats mais nous avons peut-être trop espéré de la part de l’ANFEM qui avait quelques 6000 adhérentes sur leur page Facebook. En imaginant que notre questionnaire ait été partagé dès le jour où nous les avons contactées, nous pensions que nous aurions eu plus de réponses. Mais comme le milieu, même sur les réseaux sociaux, semble plutôt fermé et que les quelque 60 antennes locales ne peuvent pas se permettre de partager le message sans avoir l’accord de l’association ANFEM Nationale, nous n’avons pas obtenu beaucoup de réponse puisque ce sont des personnes extérieures à l’association qui ont répondu. En effet, sur les 5 réponses viables, seule 1 femme fait partie de l’association et parmi celles que nous n’utiliserons pas aucune n’en fait partie. L’erreur ici a peut-être été de viser un monde un peu trop fermé en espérant que notre questionnaire soit partagé; mais comme il y a une barrière que nous ne savons pas dépasser, notre questionnaire n’a pas pu être diffusé à plus grande échelle.