Billet personnel de K. Lath [Groupe 2] : Une prise de contact aux allures de parcours du combattant

Billet personnel de K. Lath [Groupe 2] : Une prise de contact aux allures de parcours du combattant

Pour rappel, la recherche que moi-même et mes deux collègues poursuivons porte sur l’influence du programme Erasmus dans la construction d’une identité européenne chez les étudiants catalans. Dans ce cadre, nous avons décidé de nous appuyer sur la méthode des entretiens semi-directifs. Après avoir consulter nos professeurs, il paraissait évident que nous aurions besoin de rencontrer au moins 5 étudiants différents.

Au début de ce travail, quand nous étions encore à l’étape du choix de notre thématique de recherche, nous pensions qu’il serait relativement simple de trouver des étudiants qui seraient prêts à participer à une recherche. Nous nous sommes engagés dans cette voie peut-être trop naïvement et nous n’avions pas mesuré les difficultés auxquelles nous allions être confrontées. Ainsi, nous nous sommes naturellement tournés vers les groupes Facebook Erasmus ainsi que vers les autorités administratives de l’ULB en charge des étudiants étrangers.

Dans le premier cas, la plupart de nos messages n’ont pas trouvé d’échos particuliers pendant une longue période. Nous n’avons eu que peu de réponses à nos messages Facebook, si ce n’est des mentions « j’aime » à nos publications émanant de personnes qui manifestaient simplement un intérêt pour notre recherche.  Dans le deuxième cas, nous nous sommes rapidement retrouvés confronter à certaines difficultés. En effet, les personnes en charge des étudiants étrangers nous ont signalés qu’ils n’étaient pas autorisés à transmettre des informations privées relatives aux étudiants. Il était donc hors de question pour ces dernières de nous donner le nom des étudiants catalans présent à l’ULB. La solution qui nous a été proposé était de transmettre aux autorités administratives un « message type » adressé à ces étudiants qui leur serait ensuite délivré personnellement. À titre personnel, cette solution ne m’enchantait pas particulièrement dans la mesure où j’aurais espéré pouvoir approcher les étudiants personnellement et avoir la possibilité de leur adresser un message plus personnalisé. De plus, c’est une méthode qui nous place dans une position très passive dans laquelle on ne peut qu’attendre une réponse qui semble ne jamais venir.

Cette méthode de recherche ne s’est pas révélée plus utile que la première. Nous avons notamment appris qu’il y avait assez peu d’étudiants catalans à l’ULB (dans la seule faculté des sciences politiques, il n’y a qu’une seule étudiante qui correspond à nos critères de recherche). Nous nous sommes donc retrouvés à un point où nous étions confrontés à ce qui nous semblait être un obstacle de plus en plus infranchissable. Nous avons même envisagé, suites aux conseils de nos professeurs, de réorienter notre recherche afin d’élargir notre échantillon de recherche à l’ensemble des étudiants espagnoles. Toutefois, en parallèle à ces recherches, chacun d’entre nous avons également mobilisés nos réseaux de connaissances afin de trouver des étudiants catalans. Et c’est finalement cette méthode qui s’est révélée être fructueuse. C’est à la terrasse d’un café que je suis tombé sur des connaissances. Après quelques verres et quelques fous rires, je leur ai fait par de l’étude que je menais en groupe et des difficultés auxquelles nous étions confrontés. Il s’est avéré que l’une des personnes présentes connaissait des catalans et qu’elle acceptait de me mettre en contact avec ces derniers. C’est ainsi que j’ai pu approcher directement ces étudiants afin de les convaincre de participer à notre recherche. Par la suite, certains de nos messages postés sur les réseaux sociaux ont finalement donné des résultats, nous permettant ainsi d’élargir notre échantillon de recherche. La prise de contact s’est très bien déroulée et ils ont directement accepté de participer à l’étude. Cette expérience m’a fait prendre conscience de la difficulté que peut représenter l’étape de la prise de contact dans le cadre d’une méthode basée sur des entretiens semi-directifs. Elle m’a également enseigné qu’il peut être bien plus pertinent de privilégier les réseaux informels qui favorisent une prise de contact plus directe et donc potentiellement plus efficace.

Lath Kevin

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