Groupe 12 Billet Individuel Victor Vanderhoeven
Victor Vanderhoeven
Méthode d’enquête de terrain : Billet individuel
Au cours de notre enquête, nous avons souhaité trouver un cadre théorique adapté à l’étude de l’identité et son rapport aux partis politiques. Le concept d’identité étant très vaste et sujet à de nombreuses interprétations, il nous a fallu préciser notre sujet. L’idée de travailler sur la politisation des jeunes est venue de manière assez naturelle, nous savions également que nous voulions étudier les partis de gauche « radicale », notamment le PTB. Un premier projet de recherche a rapidement émergé ; il s’agissait d’étudier les changements récents du PTB en terme d’idéologie et de stratégie au travers d’interviews menées auprès de ses militants dans le but de mettre en lumière une relation entre identité et adhésion partisane. Cependant la démonstration semblait peu convaincante, les différentes compréhension du concept d’identité rendait difficile le choix d’une méthode et il semblait impossible de le mettre en relation de manière cohérente avec les transformations du PTB.
Nous avons donc continuer à lire des travaux qui avait été réalisés sur le PTB afin de comprendre comment cet objet avait pu être étudier auparavant. C’est en lisant le livre de P. Delwit « PTB : Nouvelle gauche, Vieille recette » que nous avons été mis sur la piste. L’auteur y défend la thèse que les récentes évolutions du PTB procède plus d’un changement de stratégie en terme de communication et d’ouverture, porté par une posture contestataire que d’une réelle innovation sur le plan idéologique. Ce constat nous a permis d’éclaircir le rapport entre ces changements et la notion d’identité. En effet, grâce à la théorie des représentations sociales on peut comprendre en quoi les idées et les représentations véhiculées par le discours d’un parti peuvent renforcer l’aspect identitaire de l’adhésion partisane, le sentiment d’appartenir à une communauté de valeur.
Personnellement je trouve cette théorie intéressante car elle démystifie le sens commun. Actuellement, on entend souvent dire que l’adhésion politique se fait par la personnalisation du pouvoir, qu’un leader charismatique peut remporter plus de voix qu’un parti ayant un programme cohérent et structuré, que la communication politique utilise de plus en plus le « buzz » et le story-telling au détriment du débat de fond et de la transparence ce qui est une mauvaise chose pour la démocratie et le débat d’idée. Les représentations sociales interrogent justement le point de départ des idées, des positions et des programmes. Ce sont des constats partagés qui permettent de donner sens au faits que nous constatons au quotidien, cette théorie remet les questions de fond au centre de la politique et permet des positions qui échappe à l’immédiat de l’actualité qui semble gouverner nos politiques, bien plus que nos politiques ne gouvernent l’actualité.
C’est pourquoi il me semble particulièrement intéressant de travailler sur les représentations, cela nous donnent matière à réfléchir sur nos propres représentations ainsi que sur celles des autres et permet de bâtir un projet cohérent qui tourne autour de ce cadre de pensée. Cette vision cohérente, pouvant porter des projets à long-terme semble manquer au débat politique aujourd’hui, c’est pourtant un outil utile pour décoder l’action de nos dirigeants.