Billet Collectif n°2 – EXPOSITO Alexis, FELIX Ruben, HENRIQUES Silvana
Image: apf.com/PhilippeHuguen
À la lumière des événements politiques de la dernière décennie en Europe et dans le monde (Crise financière de 2007, « Arab Spring », révolte et conséquent conflit armée en Ukraine, etc.), il apparaît aujourd’hui que les réseaux sociaux et les médias ont joué un rôle déterminant dans les processus de diffusion de l’information. Avec l’évolution technologique progressive et l’adhésion massive de la population mondiale à l’internet (9.1% de la population mondiale en 2002 ; 33% en 2012 ; autour de 40% aujourd’hui) les médias et les réseaux sociaux ont pris une importance nouvelle dans les dynamiques sociales et politiques. Selon l’Eurostat, 85% de la population européenne (UE 28) a accès à l’internet à domicile. Face aux conséquences que cela peut engendrer telles que l’apparition de « fake news » et autres stratégies de déstabilisation de pays/groupes rivaux, l’Union européenne (UE) adopte-t-elle une stratégie médiatique ?
« Quelle stratégie l’Union européenne adopte-t-elle pour faire face aux fake news ? »
Voici notre question de départ. Étant difficile d’estimer l’influence ou le poids réel des médias et des réseaux sociaux dans le processus électoral européen à venir (période de temps restreint et problème de faisabilité), nous chercherons tout d’abord à savoir si l’UE a un plan d’action pour contrer cette évolution des « fake news ». Cela nous semble plus pertinent et nous évite donc également de tomber dans le piège d’une futurologie qui a dans un passé récent pu laisser entrevoir ses limites (élection de Trump et Brexit). Nous serons attentifs à l’actualité politique européenne afin de percevoir comment l’UE parviendra à gérer les vagues successives d’information et désinformation au cours d’une année décisive qui verra plusieurs des grandes puissances européennes élire leurs nouveaux leaders; aura-t-on une crise post-Brexit ? Comment l’UE pense-t-elle combattre cette nouvelle source d’instabilité ? Pour répondre à cette question, nous avons l’intention de mener dans la mesure du possible des interviews avec responsables et attachés de presse de l’UE (Communication et Parlement européen). Néanmoins, nous ne savons pas encore dans quelle proportion les personnes ciblées seront susceptibles de répondre à nos sollicitations. La localisation à Bruxelles des institutions européennes facilitera toutefois nos démarches et constituera un avantage certain dans la réalisation de notre étude.
Ceci dit, la réalisation de ce projet sera un défi enrichissant. Nous avons encore d’importantes étapes à franchir avant d’obtenir des résultats palpables et exploitables, mais les conditions à la bonne avancée de notre travail étant réunies, nous sommes très motivés par cette perspective. Face à la thématique principale de cette année « Post-vérité : crise de la démocratie et démocraties en crise », notre projet permettra aussi de contribuer à définir comment l’UE espère atteindre l’opinion publique par la diffusion de faits réels dans un domaine qui n’a pas toujours été son fort : la médiatisation de l’UE et sa distance avec les citoyens.