Billet individuel « L’euroscepticisme et l’image de l’Union européenne perpétuée par les fausses informations » par Silvana Henriques
Lors de notre étude sur la stratégie adoptée par l’Union européenne face aux fausses informations, j’ai choisi de traiter, pour mon billet individuel, l’euroscepticisme et les politiques de communication adoptées par l’Union en vue de remédier l’image européenne perpétuée par les médias. Pour cela, je me suis concentrée sur le poids et l’influence des informations, notamment des fausses informations, propagées par les organes de communication sociale sur cette vague eurosceptique dont on vit aujourd’hui. En effet, j’ai pu avoir la généreuse collaboration du Professeur de la Faculté de Philosophie et Sciences sociales Nathalie Brack qui s’est montrée très ouverte et disponible à répondre à un questionnaire par courrier électronique.
Étant un des sujets les plus abordés dans le contexte de la crise économique européenne, l’euroscepticisme est devenu aujourd’hui un des plus grands soucis de l’Union. Le terme est apparu pour la première fois dans la presse anglaise sous le néologisme « euroscepticism », qui exprime l’incroyance quant à l’utilité et viabilité de l’Union européenne dans son ensemble. La croissance de ce scepticisme est le reflet non seulement de la crise économique dont traverse l’Europe, mais surtout du sentiment de méconnaissance et d’éloignement des citoyens européens vis-à-vis l’Union et ses institutions. C’est ainsi que les organes de communication sociale constituent des outils privilégiés d’action et de véritable influence sur les citoyens européens, car ceux-ci voient dans les médias leur principale source d’information par rapport au projet européen. Toutefois, ces informations ne sont pas toujours fiables et fait appel à un genre de contre-mesure de la part de l’Union européenne.
Dans ce contexte, après avoir célèbre ses 60 ans d’existence, l’Union européenne décide de faire face à une de ses plus grandes inquiétudes actuelles : la croissance des mouvements populistes, nationalistes et eurosceptiques au niveau des États membres. Pour lutter contre ce problème, la Commission a pris l’initiative de financer une campagne contre l’euroscepticisme, en utilisant l’organe le plus proche de ses citoyens (les médias), qui a pour principal but améliorer son image actuelle.
Après le Brexit et les élections néerlandaises, on peut observer en ce moment le progrès de cette vague eurosceptique en France, lors du succès des parties liées à l’extrême droite lors des élections européennes et également présidentielles françaises, ainsi que l’importante l’influence des médias sur ce plan. Confrontée à ces mouvements d’opposition par rapport à l’Union et aux valeurs qu’elle défend, la Commission européenne a créé la campagne InvestEU pour faire passer le message à tous les citoyens européens. Le message est simple: l’UE apporte plus d’avantages et tout le monde peut bénéficier des investissements de l’UE, notamment dans le cadre du plan Juncker d’environ 500 milliards d’euros. La Commission Juncker a choisi, en tenant compte des résultats d’une étude de Kantar, 14 États membres qui devront mettre en œuvre cette campagne au niveau national. Le but est de montrer aux citoyens européens, à travers les médias, que l’Union européenne a changé la vie des citoyens en améliorant les conditions de vie de chaque pays membre.