Trouver un sujet de recherche autour de la thématique du conflit est plus compliqué qu’il n’y paraît mais s’est avéré être finalement un processus très intéressant. Le conflit fait souvent référence à des rapports de forces visibles qu’il est aisé de constater, cependant, il existe de nombreux événements et phénomènes qui sont bien plus difficiles à percevoir. Le conflit d’identité en fait partie. Ce concept est en effet assez délicat à cerner puisque impossible à « analyser » à l’œil nu contrairement à une lutte typique entre deux individus. Le conflit d’identité est d’ordre interne, au sein de l’individu qui est divisé entre différentes identités de lui-même cherchant constamment à redéfinir ce qui le constitue.

Pour étudier ce concept nous avons décidé de nous attarder à un cas très particulier, celui des ressortissants britanniques vivants en Belgique et notamment dans le cadre du Brexit. Ce sujet nous avez semblé très intéressant dans la mesure ou il était non seulement d’actualité mais aussi très impactant pour les expatriés britanniques habitants en Europe puisque leur statut est toujours à déterminer, le Brexit reste encore en cours de négociation entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Cette situation mène ces citoyens à des questionnements sur leur place dans leur pays d’accueil et leur ancien pays. Comment se positionnent-t-ils par rapport à leurs concitoyens d’outre-manche ? Comment vive-t-il ce décalage grandissant avec les Européens ? Est-ce que leur sentiment d’appartenance à un de ces deux pays s’est amélioré ou affaibli ? Ces questions sont légitimes après qu’un événement aussi important ait eu lieu, par le passé, l’identité britannique et européenne étaient confondue. A présent, ils se dissocient de plus en plus.

Pour tenter de comprendre les personnes impliquées dans cette situation nous avons opté pour des entretiens individuels. Comme il a été mentionné plus haut, des concepts comme le conflit d’identité ou le sentiment d’appartenance sont très abstraits et relèvent parfois de la sphère privée. Extraire des données relatives à ces concepts demanderait donc un entretien approfondi avec chacun des enquêtés, c’est pourquoi nous avons choisi cette méthode en particulier. Les observations ne permettent pas d’échanger avec les enquêtés, c’est pourtant l’échange qui est primordial quand il s’agit « d’évaluer » l’identité d’un individu. Les focus groupes étaient un choix qui semblaient raisonnables, cependant, les influences que peuvent exercer les enquêtés entre eux gêneraient la collecte de donnée. L’identité d’un individu est avant tout personnelle. Enfin, les questionnaires, bien qu’efficaces, nous distancent des enquêtés alors que nous recherchons avant tout un contact avec ces derniers pour permettre de mieux identifier ce qui constituerait leur réelle identité. L’entretien est donc pour nous la méthode la plus appropriée à ce type de question de recherche car elle permet d’établir une discussion plus ouverte et profonde avec les enquêtés afin qu’ils puissent eux-mêmes s’exprimer pleinement à ce sujet.

Bibliographie :

« Brexit : tout comprendre à l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE ». Consulté le 22 novembre 2018. https://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2018/11/22/brexit-tout-comprendre-sur-l-accord-de-sortie-du-royaume-uni-de-l-ue_5387029_4872498.html.

« Introduction: Le choix d’identité on JSTOR ». Consulté le 22 novembre 2018. https://www.jstor.org/stable/43119105?seq=1#page_scan_tab_contents.

« Les méthodes de l’entretien en sciences sociales – Romy Sauvayre | Cairn.info ». Consulté le 22 novembre 2018. https://www.cairn.info/les-methodes-de-l-entretien-en-sciences-sociales–9782100579709.htm?fbclid=IwAR1a983j_9PrZ8lsbNI576-Ndg1VB6x0VDna-m-WBsqKZMCeI4v4p0vEUzY.