[Groupe 8] Billet individuel – Mathieu Belsack

[Groupe 8] Billet individuel – Mathieu Belsack

Dans le cadre du cours de « Méthodes d’enquête de terrain », nous sommes amenés, par groupe de 5, à nous pencher sur un conflit de la société. Nous avons donc décidé, avec mon groupe, de nous intéresser au conflit qui oppose Engie Electrabel et Greenpeace autour du nucléaire. Après concertation, nous avons décidé d’utiliser les entretiens semi-directifs comme méthode d’enquête. Cette méthode doit nous permettre de bien cerner les points de vues des deux parties et d’ainsi analyser le conflit en connaissant les arguments des deux camps. Pour une plus grande efficacité, nous nous sommes répartis les tâches au sein du groupe. Avec ma coéquipière Estelle, nous avons donc été chargés de mener l’entretien avec Greenpeace.
Pendant cet entretien, une réflexion m’est venue à l’esprit. Je me suis demandé à quel point on devait montrer à notre interlocuteur notre connaissance du sujet. Je m’explique, à plusieurs reprises lors de l’entretien, notre interlocuteur nous a expliqué des choses que je savais déjà pour les avoir lues à plusieurs reprises dans des articles en préparant la rencontre. Seulement, nous avons vu en cours qu’il faut mettre son interlocuteur à l’aise pour qu’il se libère et exprime ce qu’il pense vraiment. Je ne pouvais donc pas le couper en lui disant « merci, ça je le sais » au risque qu’il se braque et ne dise pas le fond de sa pensée. Il est parfois préférable de le laisser dire des choses que l’on sait déjà pour que l’interlocuteur se sente à l’aise et libère sa parole. Mais jusqu’où doit on aller pour mettre une personne à l’aise? La réponse évidente est: pas trop loin. En effet, si on laisse croire à la personne qu’on n’est pas au courant de ce qu’elle est entrain de nous expliquer, elle pourrait penser qu’elle perd royalement son temps et qu’elle se trouve face à des étudiants qui n’ont pas préparé leur sujet ou alors, elle pourrait ne dire que des banalités et ne jamais rentrer dans le vif du sujet. On voit donc qu’il est très difficile de savoir à quel point il faut laisser parler la personne et à quel moment il faut la couper pour la relancer sur un autre sujet ou la pousser à approfondir. On ne sait jamais si notre interlocuteur dit quelque chose d’évident parce qu’il pense qu’on ne le sait pas ou pour introduire quelque chose de moins connu. Je pense que plusieurs astuces peuvent être mises en place pour éviter ce problème. Premièrement, il s’agit de poser des questions précises qui montrent que l’on connait bien notre sujet. Ensuite, si notre interlocuteur nous dit des choses que l’on sait déjà, il faut le relancer avec une question qui montre que l’on était au courant. Enfin, il faut certes mettre son interlocuteur à l’aise de manière à ce qu’il se sente en confiance pour parler mais une fois qu’il est à l’aise, on peut se permettre d’être plus franc avec lui et lui dire ce que l’on sait.
Pour conclure, j’aimerais souligner le fait que ce genre de « problème » se règle au feeling et qu’avec l’expérience et la répétition des entretiens, il devient plus facile de le gérer.

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