[Groupe 7 – Billet individuel] Tracy Mrsic
Ce billet individuel présentera mes premières réflexions sur le point bien particulier de la méthode d’enquête utilisée ainsi que la sélection de l’échantillon et les difficultés que chacune présente pour le moment dans la réalisation de notre recherche. Cette dernière porte sur un éventuel conflit générationnel quant à l’engagement politique de la jeunesse belge actuelle (dite de 3e génération) et celle des années 1960/1970 (dite de 1e génération).
Pour commencer, une réflexion sur la méthode. Notre groupe a fait le choix de se servir d’entretiens semi-directifs pour la récolte des données. L’idée de la méthode des focus-groups a été soulevée, mais n’a pas aboutie par manque de pertinence, en ce qu’elle porte sur des « groupe » à proprement parler et que notre volonté était d’interroger ensemble deux membres d’une même famille – l’un de première génération, l’autre de la troisième génération. Nous avons donc fait le choix des entretiens individuels semi-directifs par paires. Le choix également des membres d’une même famille s’est justifié par le fait que nous pensions qu’en présence d’une personne de confiance, aborder le sujet de l’engagement et de la position politique se ferait plus naturellement, sans pression extérieure. Le choix d’entretiens plutôt que de questionnaires s’est fait simplement. Nous préférions obtenir des données qualitatives au travers de discussions, de souvenirs, d’histoires racontées par les interrogés afin d’observer leur manière de décrire eux-mêmes leur engagement politique mais également leur ressenti, ce qu’un simple questionnaire n’aurait pas pu laisser transparaître. Cependant, force est de constater que des problèmes se sont présentés lors de mes premiers entretiens : d’abord, lors de deux entretiens, j’ai pu observer que les membres avaient un positionnement politique trop similaire, rendant difficile d’évaluer l’engagement politique de l’un indépendamment de l’autre, en ce que les valeurs et positions ont été transmis par leur aîné (ils l’ont ouvertement admis) et ça s’est ressenti très fort lors de la discussion. Au contrario, une autre famille présentait clairement des tensions personnelles (leur opposition politique marquée notamment) qui m’ont semblé biaiser alors la discussion. Faire la part des choses dans les deux situations a demandé une certaine adaptation.
Ensuite, quant au choix de l’échantillon, en plus de la difficulté posée par notre choix de deux membres d’une même famille, l’élargissement de l’échantillon s’est avéré, au début du moins, plus compliqué que prévu. Nous avons opté pour le snow-ball sampling, l’échantillon boule-de-neige, demandant après chaque entretien à nos interrogés de nous transmettre un profil de leur entourage correspondant à ce que nous recherchions (personne de 1e génération ayant le droit de vote en mai 1968, ayant des petits-enfants en âge de voter aujourd’hui). Bien que je sois consciente que cela fasse partie des risques du choix de cette méthode de sélection, j’ai été forcée d’observer que, en tout cas lorsque les recommandations étaient faites par des interrogés de la 1e génération, leur cercle social était bien plus restreint et homogène que celui de la jeune génération actuelle.