Notre travail porte sur le conflit mémoriel autour de la (dé)colonisation belge au Congo. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à la figure de Patrice Lumumba, Premier ministre au sortir de la décolonisation et assassiné peu de temps après. Le point central de notre analyse se concentrera sur la création d’une place Lumumba à Bruxelles, proche du quartier Matongé où une large partie de la population congolaise en Belgique y a des activités. Nous analyserons l’opposition de discours. D’un côté, un discours, porté entre autre par le Comité Mémoire Coloniale, revendicateur d’une responsabilisation de la Belgique et d’une reconnaissance de Lumumba comme « héros ». De l’autre, le discours dit « officiel » belge, qui tente de minimiser, nier voire déformer la responsabilité belge au Congo.

Selon moi, notre sujet est très intéressant. En partant du thème imposé – les conflits – nous nous sommes accordé sur la colonisation au Congo, un sujet qui nous tenait tous à cœur. J’étais bien conscient que la Belgique n’avait pas toujours été tendre avec sa colonie et qu’elle avait laissé derrière elle un pays dans le chaos. Après mes recherches et une conférence que nous avons suivies, j’étais loin d’imaginer le niveau d’implication belge dans tous les conflits au Congo, presque comme si on voulait nous cacher la vérité. J’avais un sentiment qu’on nous disait souvent que la colonisation était quelque chose de mauvais, mais que, ni à l’école, ni dans les médias on approfondissait le sujet.

Au niveau du chemin que nous avons parcouru et de notre méthode, j’avoue avoir eu quelques complications à cerner l’approche que nous utiliserions. Le sujet étant très large, nous avons mis du temps rien qu’à cerner notre question de recherche et nos hypothèses. Celles-ci ne sont toujours pas très claires et j’ai parfois l’impression que nous naviguons à l’inconnu. Concernant notre méthode également, nous savions que nous voulions travailler autour du Comité Mémoire Coloniale mais comment l’« étudier ». Nous avons été à une de leur conférence et suivi une visite guidée, toutes deux données par la même personne du Comité. Tout ce que nous avions Nous voulions organiser plusieurs entretiens au sein du collectif mais celui-ci nous proposait qu’un seul entretien avec la même personne. Nous avons finalement obtenu un entretien avec plusieurs membres du collectif qui sera réalisé la semaine prochaine. De ce qui est du discours officiel, nous pouvions difficilement réaliser des entretiens. Nous avons ainsi décidé de faire une analyse de contenu et de discours. Cette méthode se présente comme assez compliquée car d’un côté nous avons un entretien bien fourni, de l’autre nous devons fouiller dans les discours de politiques et autres acteurs pertinents autour de la place Lumumba, un déséquilibre ne risque-t-il pas de se créer ?

Cela débouche sur une autre de mes préoccupations. Après nos recherches et les différentes fois que nous avons rencontré le Comité, il me semble difficile de ne jamais prendre parti, de rester totalement neutre. Je pense que c’est là notre plus grand défi.

 

Noé De Bauw