[Groupe 4] – La construction de l’identité nationale et européenne des citoyens de Grande Bretagne résidants à Bruxelles – Salomé Bouché
Nous avions décidé de réaliser notre enquête pour le cours de méthode de l’enquête de
terrain sur la construction identitaire des citoyens britanniques résidants à Bruxelles. Ce sujet nous
permet de traiter la tension entre une identité européenne supposée particulièrement peu présente
en Grande Bretagne et une intégration européenne forte dans une capitale accueillant une partie des
institutions de l’Union et connue pour sa diversité culturelle. S’ajoute à cette ligne de tension un Brexit
qui semble poser les citoyens anglais résidants à Bruxelles face à un dilemme difficile : soutenir une
politique nationale qu’ils n’appellent pas forcement de leurs vœux et donc se réfugier dans une
identité nationale contrastée ou bien rejeter leurs origines au profit de l’Union Européenne. C’est à
partir de ces hypothèses nombreuses que nous avons décidé d’établir un court état de l’art et de
construire un questionnaire afin de réaliser des entretiens.
La lecture d’articles scientifiques mais surtout des sondages “Eurobaromètre”, réalisés par
l’Union Européenne dans l’ensemble des pays membres depuis 1973, m’a permis de valider certaines
de nos premières hypothèses. Soufflot de Magny dans son article L’identité européenne, perception et
construction1 cite les Eurobaromètre “Flash 230” et “Standard 64” réalisés en 1995 afin de montrer
que déjà à cette époque les citoyens britanniques se percevaient en moyenne peu européens en
comparaison aux citoyens des autres pays membres. A titre d’exemple la Grande Bretagne était le seul
pays avec la Lituanie ou le sentiment de fierté vis-à-vis de l’Union Européenne était minoritaire dans
la population. J’ai donc voulu vérifier la continuité de ces chiffres dans les Eurobaromètres plus
récents. La consultation des résultats de la Grande Bretagne à l’Eurobaromètre Standard EB 832
réalisé en 2015 nous montre que les citoyens d’outre-manche se sentent moins européens et ont une image
plus négative de l’UE par rapport aux citoyens des autres pays membres.
Il nous reste à présent à vérifier que ce scepticisme vis-à-vis de l’UE, que cette faiblesse de
l’identité européenne existe également chez les citoyens de Grande Bretagne résidants à Bruxelles.
Pour ce faire chaque membre de notre groupe va réaliser dans les deux semaines suivantes plusieurs
entretiens. Afin de contacter les expatriés je me suis inscrite sur un réseau social spécifique :
Expat.com. J’ai pu contacter de nombreux anglais vivant à Bruxelles et j’attends leurs réponses. Ces
entretiens ont été préparé par la construction commune d’un questionnaire large visant à leur faire
parler de leurs sentiments vis-à-vis de la Grande Bretagne, de l’UE, mais surtout de leur potentiel
dilemme interne, de leurs difficultés potentielles suite au Brexit. Ce questionnaire a été difficile à
construire : nous n’avons pas réussi à réduire le nombre de question et nous espérons qu’il nous
permettra d’obtenir des réponses à nos questionnement. Comme suggéré par Soufflot de Magny je
suppose que les deux identités, européenne et anglaise, se superposent, l’une ne remplaçant pas
l’autre mai mais s’influençant entre elles, néanmoins nous imaginons que l’identité européenne est
plus forte chez les expatriés bruxellois que chez les anglais résidant en Grande Bretagne. C’est en ce
sens que nous avons orienté nos questions.
1 Renaud Soufflot de Magny, « L’identité européenne. Perception et construction », Relations internationales
2009/4 (n° 140), p. 103-112. DOI 10.3917/ri.140.0103
2 Eurobaromètre Standard 83 “La citoyenneté européenne”, mai 2015.