Résultats – »La campagne en marche: une élection à l’ère des réseaux sociaux »
Dans le cadre de notre projet de recherche intitulé « La campagne En Marche, une élection à l’ère des réseaux sociaux », en réponse à la question de savoir : comment les organisations ‘En Marche’ et ‘Les jeunes avec Macron’ qui ont fait campagne aux côtés du candidat Emmanuel Macron utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne présidentielle de 2017 ?, nous avons déterminer comme réponses provisoires que d’une part, ‘‘ En Marche’’ et ‘‘Les jeunes avec Macron’’ travaillent de manière complémentaire et d’autre part, que ces derniers utilisent Facebook et Twitter de manière complémentaire. Pour vérifier ces hypothèses, nous avons utilisé une recherche documentaire s’appuyant sur les messages postés par les quatre pages sélectionnées ; deux sur Facebook et deux sur Twitter comme méthode de collecte de données et une analyse de contenu effectuée avec le logiciel Qualtrics pour analyser ces messages qui s’est basé sur la forme, le contenu et le nombre de personne atteints.
Plusieurs résultats ressortent de notre analyse qui apporte une touche nuancée à notre conclusion. En effet, en ce qui concerne la relation de complémentarité entre les organisations ‘‘En Marche’’ et ‘‘Les jeunes avec Macron’’, sur base des messages postés plusieurs résultats émergent.
Dans un premier temps, il y a une complémentarité entre la page Facebook de ‘‘En Marche’’ et les trois autres pages au niveau du contenu. On voit cela par l’importance du nombre de message qui fait référence au programme de Macron : presque deux fois plus que chez les autres pages. On peut en déduire que les autres pages sont utilisées pour communiquer d’autres informations. Ce qui a été confirmé lorsque l’on s’est intéressé aux messages qui faisaient référence aux opposants beaucoup plus présents sur les trois autres pages. Une complémentarité est donc clairement présente. Ces résultats peuvent être également mis en relation avec la thématique de la post-vérité dans le sens où ces messages sont basés sur des attaques et non sur les programmes des opposants.
Dans un second temps, en comparant les différents thèmes présents dans les messages c’est-à-dire la jeunesse et l’éducation, l’économie, l’Europe, la laïcité et la sécurité, on peut établir une relation de complémentarité entre Facebook et Twitter. On voit qu’en moyenne, on retrouve deux fois plus de messages sur Facebook que sur Twitter. On peut au regard de cela déduire que Facebook et Twitter sont utilisé de manières différentes. Nous retrouvons cette analyse lorsque nous nous intéressons à la forme des messages postés : Facebook est davantage utilisé pour poster du contenu avec des liens vers d’autres articles ou des vidéos alors que Twitter est employé pour envoyer des messages court et bref. Cette tendance s’explique par la nature différente des deux réseaux et confortent notre première analyse.
De plus, on peut constater la même évolution du nombre de messages sur les quatre pages dans le temps. Cela suit une évolution logique dans le sens où le nombre de messages augmente progressivement jusqu’au 22 avril jour auquel il n’y a aucun message due à l’interdiction de faire campagne qui correspond à la veille du premier tour. La même tendance se constate également entre les deux tours.
En ce qui concerne le nombre d’interaction suscitée par les messages, c’est-à-dire le nombre de likes, retweets, partages, commentaires, etc ; nous avons analysé les résultats par SPSS, un programme d’analyse statistique. Les résultats qui se dégagent de cette analyse ne sont pas très étonnant. Les pages d’En Marche suscitent beaucoup plus de réaction que les pages des Jeunes avec Macron, environ 10 fois plus. Cette différence est aussi présente pour le nombre de partage/retweet et le nombre de commentaire/réponses. Il est cependant intéressant de noter que les pages des Jeunes avec Macron postent le double des messages posté par En Marche sur leurs plateformes. Cela peut être lu comme un indice que les jeunes avec Macron utilisent de manière différente les réseaux sociaux que l’organisation En Marche. Cette conclusion est confortée par le fait que les messages des Jeunes avec Macron sont davantage accompagnés de photo du candidat, ce qui peut être révélateur de la culture de l’image plus importante chez les jeunes.
En conclusion, nous tenions à souligner que notre recherche se doit d’être nuancée et complétée par d’autres résultats mais peut apporter un éclairage intéressant sur l’utilisation des réseaux sociaux lors d’une campagne électorale. Ainsi au regard de des résultats obtenus, nous pouvons donc conclure premièrement que Twitter et Facebook sont utilisé différemment par l’équipe d’En Marche mais pas par celle des Jeunes avec Macron, cela peut révéler une professionnalisation plus importante d’En Marche qui s’inscrit davantage dans une stratégie de communication politique. Ensuite, notre comparaison des pages Les Jeunes avec Macron et En Marche, bien que comme nous avons vu que de nombreuses différences sont présentes, celles-ci ne nous permettent pas d’affirmer leur complémentarité avec certitude. Il serait néanmoins intéressant de comparer nos conclusions avec l’utilisation des réseaux sociaux d’autres candidats afin de mettre en perspective nos résultats. S’inscrivant dans un domaine récent de science politique et en pleine expansion, notre recherche apporte donc des éclairages à nuancer et à approfondir avec l’utilisation d’autres méthodes de recherche et d’analyse.
CISSE NAFISSATOU , DENAYER ROMAIN , MONDESIR ANAESTASIA